Les urgences très fréquentées du CHU de La Rochelle sont…

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Par Agnès Lanoëlle – a.lanoelle@sudouest.frPublié le 01/02/2023 à 20h06 Mis à jour le 01/02/2023 à 20h52

Trop de patients, pas assez de lits. Rarement, la direction du centre hospitalier a dû réguler les entrées, ce mercredi 1er février. Les syndicats dénoncent une situation intenable

« L’accès aux urgences est exceptionnellement fermé. Sauf urgences vitales. C’est le message que l’on pouvait lire ce mercredi 1er février 2023, dès 9 heures, affiché à l’entrée des urgences du centre hospitalier de La Rochelle. En pratique, c’est au médecin de garde de décider d’admettre ou non la personne qui a sonné à la porte. L’afflux de patients et le manque de lits obligent donc la direction de l’hôpital à réglementer l’admission. Décision confirmée…

« L’accès aux urgences est exceptionnellement fermé. Sauf urgences vitales. C’est le message que l’on pouvait lire ce mercredi 1er février 2023, dès 9 heures, affiché à l’entrée des urgences du centre hospitalier de La Rochelle. En pratique, c’est au médecin de garde de décider d’admettre ou non la personne qui a sonné à la porte. L’afflux de patients et le manque de lits obligent donc la direction de l’hôpital à réglementer l’admission. Décision validée par l’Agence Régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine. Après les urgences pédiatriques de Saintes, c’est donc au tour de celles de La Rochelle qui affichent complet et qui invitent à passer par les 15 premiers pour évaluer la gravité de la situation.

Ce qui est une première depuis très longtemps. Ce sont les syndicats qui ont tiré la sonnette d’alarme dans la nuit de mardi à mercredi après une semaine « catastrophique ». « Cela dure depuis trois semaines. Les urgences sont complètement bloquées. Nous avons un afflux de patients atteints de pathologies graves. On ne sait plus où les mettre ! Cette nuit-là, 35 patients ont été admis à l’hôpital sur les plateaux techniques d’urgence. Certains restent dix-neuf ou vingt heures sur des brancards, dans des couloirs et des box. Ce matin, nous avons surpris nos collègues en larmes. Ils n’en peuvent plus », raconte la personne qui s’occupe d’elle.

Conséquences du verglas

Ce mercredi 1er février en tout début de matinée, 18 patients attendaient encore un lit après avoir été admis la veille dans l’après-midi, comme cette vieille femme de 89 ans, victime d’une fracture du col du fémur, arrivée à 16 heures ou ce monsieur de 79 ans est soigné pour un triple pontage et le Covid. Sans compter les tentatives de suicide et les alcoolismes de cette nuit-là. Du côté de la direction, on confirme les difficultés d’un service au bord de l’asphyxie qui est liée à « la conjonction de plusieurs épisodes » : grippe, bronchiolite, Covid, mais aussi pic d’activités le lendemain de plusieurs jours de neige en Charente -Maritime.

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« Nous avons une activité en tension. Oui, l’hôpital est plein. Mais à cela s’est ajouté un support très atypique. Le vendredi 20 janvier, un jour de neige, nous avons traité deux fois plus de patients pour un certain nombre de traumatismes. Depuis, nous avons toujours été dans cette situation. Nous avons décidé de réguler les urgences en nous appuyant sur la concertation territoriale et nous espérons supprimer le système dans la soirée », a expliqué dans la journée le directeur adjoint, Thierry Montourcy.

Des explications qui ne convainquent pas Solen Gastou, déléguée de la Force Ouvrière. Le syndicat dénonce « un vrai chaudron » depuis des mois, voire des années. Il y a un an, la situation était quasiment identique à celle d’aujourd’hui avec des couloirs saturés, un manque de personnel et un recours systématique aux aides-soignants plutôt qu’aux infirmiers. Mercredi matin, la direction recevait les syndicats en instance exceptionnelle pour faire face à la situation d’urgence. « Il y a un danger pour le personnel et les patients. Mais nous avons le sentiment d’être de moins en moins écoutés. On nous a dit qu’il n’y avait pas plus de problème que ça », conclut le syndicaliste.

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Les ARM reçus en préfecture

Les agents de la régulation médicale (ARM) du 15 ont été reçus ce mercredi après-midi par le préfet de Charente-Maritime, Nicolas Basselier, à La Rochelle et le directeur de l’Agence régionale de santé, Laurent Flamingo. Les 15 personnes qui ont répondu sont venues exprimer leurs difficultés. Premier maillon de la chaîne, les 31 agents hospitaliers, présents 24h/24, doivent découvrir si le traitement est urgent ou non, localiser l’appel, organiser le déploiement des secours, le joindre – un médecin de garde, assure l’orientation des premiers gestes… La semaine dernière, ils avaient déposé un préavis de grève pour demander plus de moyens et l’amélioration de leur statut. Depuis la crise sanitaire, les ARM ont vu leurs missions bondir et se diversifier. Avec une moyenne de 900 appels par jour, et un pic à 1 900 lors des fortes affluences estivales, le pôle Charente-Maritime 15 est le deuxième de la région Nouvelle-Aquitaine, après le CHU de Bordeaux, mais devant le CHU de Poitiers. La fermeture ponctuelle de certains services d’urgence (comme à Saintes ou La Rochelle) mettra un peu plus sur les épaules des intervenants.