Pour la troisième année consécutive, la MJC a mis sur pied une coopérative de services jeunesse. Son objectif : une aventure collective portée par des jeunes visant à créer une entreprise éphémère et traitant de tout ce qui touche à l’entrepreneuriat.
Ils sont élèves, étudiants ou à la recherche d’un emploi. Ils ont entre 16 et 20 ans, mais ils ont un point commun : découvrir le monde du travail. Il n’est pas nécessaire que ce soit de petits jobs d’été, mais c’est très utile pour payer une licence, des loisirs ou même des études. Mais l’entreprise, son organisation, ses règles, sa gestion.
Depuis la semaine dernière, Matthieu, Killian, Capucine, Camille et Laurie se sont mis la main à la pâte et ont créé leur propre entreprise éphémère appelée Teen’job.
Un concept né au Québec
Pendant six semaines, ils sont hébergés par la MJC, hôte de ce projet sur le modèle d’une coopérative de services jeunesse (CJS). Un concept né au Québec, découvert par la direction de la Maison des jeunes lézignanaise de Limoux : « Il y a quelques années, nous avons rencontré la coopérative d’accompagnement du projet Sapie basée à Limoux, qui nous a présenté CJS. Nous avons tout de suite été intéressés », raconte Catherine Claustres. , directeur adjoint de la MJC. Mener une aventure collective, humaine, mais aussi travailler dans l’éducation à l’entrepreneuriat coopératif… autant d’arguments qui ont conduit à la première épreuve en 2020, à la sortie de la détention. Une expérience réussie qui se répète chaque été depuis.
Pour Teen’job, les jeunes coopératives ont décidé des services aux particuliers : jardinage, entretien, petits travaux (peinture…), lavage de voiture, aide aux devoirs, courses, activités ludiques, photographie… Chaque lundi matin, premier chose du matin le matin ils se réunissent en conseil d’administration et déterminent le rôle de chacun durant la semaine : travail sur le chantier, mais aussi gestion financière, administrative, marketing, fiscale (leurs prestations, qui sont rémunérées , sont soumis à la TVA et relèvent de diverses autorités étatiques)… Bref, au quotidien la vie d’un homme d’affaires. « Trop souvent on entend dire que les jeunes d’aujourd’hui ne veulent plus rien, ils ne sont plus motivés », a commenté Laurence Tamic, déléguée du préfet de l’Aude à la politique de la ville, lors de l’inauguration de Teen’job. Ces jeunes prouvent le contraire par leur esprit d’entreprise et leur dévouement ». Commentaires reçus de Bérangère Lecea, Adjointe au Maire : « Ce projet permet à ces jeunes de se rencontrer, de rencontrer des personnes différentes d’eux, d’appréhender le monde de l’entreprise. Savoir rendre des services c’est bien, mais gérer c’est autre chose. » . De quoi passer un été riche dans tous les domaines.
Etudiants, lycéens… quelles sont les motivations de ces jeunes entrepreneurs ?
Killian, 16 ans. Je suis très motivée pour faire partie de Teen’job. De cette aventure, j’espère acquérir de nouvelles compétences dans le domaine de la gestion et de la finance. Je voulais aussi passer du temps avec le travail, et en même temps participer à un projet qui m’apporte des choses.
Mamadou, 17 ans. Je suis arrivé en France il y a seulement un an : faire aussi partie de ce CJS m’aide beaucoup dans mon intégration. De plus, je voulais être occupée pendant les vacances. Cela me permettra également d’acquérir de nouvelles connaissances. Je suis actuellement Bac pro chauffeur routier, mais je ne compte pas m’arrêter là : connaître le monde de l’entreprise me permettra d’aller plus loin.
Capucine, 20 ans. Je souhaite créer ma propre entreprise de sellerie et harnais. Je termine un cours et j’en commence un autre à la rentrée. Ce CJS est pour moi un tremplin : je pourrai ainsi acquérir des connaissances en finance, gestion, gestion des stocks, marketing… C’est un outil précieux.
Matthieu, 16 ans. Pendant les vacances, je souhaitais trouver un emploi, ainsi que travailler en équipe. Et puis j’ai voulu voir à quoi ressemblait le monde du travail : quand on dit « je vais créer ma propre entreprise », c’est une idée un peu floue pour moi. Un ami qui a participé au CJS l’année dernière m’en a parlé et j’ai voulu le savoir.
Camille, 16 ans. Mon meilleur ami m’a parlé de CJS et j’ai pensé que c’était une bonne idée alors je me suis inscrit. Mes projets futurs tournent autour de la danse, mais plus tard, j’aimerais créer ma propre entreprise d’enseignement. CJS me permettra d’avoir des notions sur la finance notamment.
Laurent, 17 ans. Je suis de nature très timide : aujourd’hui, par exemple, nous avons dû présenter publiquement notre entreprise, ce qui n’est pas facile pour moi. Je m’intéresse beaucoup à l’art sous toutes ses formes : j’ai travaillé sur le logo de notre entreprise, sur un flyer… Ça m’apprend une nouvelle façon de voir les choses, c’est une nouvelle expérience.