Sur les 78 sites Web examinés, seuls 45 % sont conformes aux règles de protection des consommateurs de l’UE, selon Bruxelles.
A l’approche de l’été, la Commission européenne élève la voix contre les sites spécialisés dans l’intermédiation pour la location de voitures. Ces services, utilisés par de nombreux consommateurs lorsqu’ils souhaitent louer une voiture, permettent de comparer les offres des différents loueurs et de réserver directement le véhicule. Les sites de réservation de compagnies aériennes et d’hôtels les proposent souvent.
En cette période pré-été, où les véhicules sont recherchés par de nombreux foyers se préparant aux vacances, Bruxelles et les autorités nationales chargées de la protection des consommateurs ont publié lundi les résultats d’un examen de ces sites à travers l’UE. Et les résultats ne sont pas satisfaisants.
Moins de la moitié des sites conformes
En particulier, les autorités de dix États membres, ainsi que la Norvège, ont contrôlé 78 sites intermédiaires de location de voitures pour vérifier si les principaux opérateurs présents en Europe respectent les règles communautaires en matière de protection des consommateurs. Ces règles « visent à protéger la santé et la sécurité, ainsi que les intérêts économiques et juridiques des consommateurs européens », rappelle le Parlement européen sur son site internet. Au cours de ce travail, les sites Web des compagnies aériennes proposés par les sociétés de courtage ont également été examinés.
Dans l’ensemble, moins de la moitié – 45 % – des sites interrogés sont conformes aux normes de l’UE. Dans près d’un tiers d’entre eux, par exemple, il n’était pas clair si les consommateurs devaient contacter le courtier ou la société de location en cas de questions ou de réclamations. De plus, 28% d’entre eux n’indiquent pas clairement la dénomination sociale du courtier – SAS, SA, SARL, particulier – et près de la moitié n’indiquent pas clairement ce qui était inclus dans l’assurance souscrite. Les autorités ont également noté des problèmes avec les informations sur les prix, y compris les frais obligatoires, tels que les frais de jeune conducteur ou les frais d’aller simple, qui sont payables si le véhicule loué n’est pas restitué au propriétaire. « Les services optionnels payants sont présélectionnés sur 21% des sites », indique également le communiqué.
L’exécutif européen s’étonne de cette situation qui pénalise les ménages du continent. « Beaucoup de consommateurs vont bientôt partir en vacances et louer une voiture. Ils le font souvent sur les sites Web de réservation d’hôtels ou de compagnies aériennes. Les consommateurs doivent être informés en toute transparence des conditions de location et du rôle des courtiers », a déclaré Didier Reynders, commissaire à la justice. De plus, les clients doivent savoir qui contacter si leur vol est retardé et disposer d’informations transparentes sur les prix et les assurances.
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Face à ce constat pour le moins mitigé, la Commission demandera donc aux autorités nationales de « contacter les opérateurs concernés ». Ils devront modifier leur site internet pour tenir compte des critiques formulées lors de l’enquête, ou des « mesures d’exécution » pourraient être prises pour les y contraindre, a-t-elle menacé. Le sujet est particulièrement sensible, car de nombreux touristes essaieront de louer une voiture cet été. Confronté à une forte demande et à une offre limitée, le secteur a connu une flambée des prix. Cette épidémie augmente significativement le budget vacances des Français, déjà écrasé par l’inflation.
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