A côté des urgences, le centre d’appel vient de rouvrir ses portes ce samedi 5 mars 2022, malgré le manque de soutien de l’ARS.
Par Anaelle Montagne
Écrit le 5 mars, 22 h. 8h26
mise à jour le 5 mars, 22 h 15:09
La Maison Médicale de Garde, qui vise à développer la collaboration entre le service des urgences et les médecins généralistes, a ouvert ses portes le samedi 5 mars 2022.
Le principe : supprimer les permanences des médecins généralistes par secteur les week-ends, ponts et jours fériés, pour qu’elles se déroulent dans la Maison Médicale de Garde. Il est situé à l’hôpital de Marmande, dans le bâtiment des urgences auquel il est attenant.
Il existe donc actuellement une armoire à pharmacie générale à côté des urgences, où les médecins généralistes de garde peuvent assurer des consultations.
En semaine, les médecins séjournent dans les quartiers habituels où ils sont de garde, c’est-à-dire à Marmande, Casteljaloux, Miramont de Guyenne et Tonneins.
Les week-ends et jours fériés, les médecins de garde pour les patients qui en ont besoin ne seront plus dans leur secteur, mais à la MMG. Il sera ouvert de 9h00 à 21h00 ; une cinquantaine de médecins libéraux se partageront les quarts de travail.
Avec ou sans accord
L’unité du lieu, la proximité entre les services d’urgences et les médecins libéraux de garde simplifieront grandement notre tâche.
Actuellement, les médecins urgentistes sont obligés de faire de la médecine générale autant que de la médecine d’urgence, selon lui. Cela affecte la qualité de la prise en charge des usagers et entraîne des difficultés croissantes dans le recrutement du personnel, mettant en péril le service des urgences.
L’accord de la régie régionale de la santé, ils ont trop attendu. Alors, avec ou sans, ils ont décidé d’ouvrir ce centre médical : la survie du service en dépend.
« L’ARS ne nous soutiendra que si le projet marche », explique Laurent Maillard.
La Maison Médicale de Garde est un « projet pilote », mais « nous sommes dans l’urgence, il fallait donc agir » selon Michel Ceruti, président de l’association d’usagers « Urgences : accès aux soins pour tous ».
Nous ouvrons pour que le service ne ferme pas. C’est une attente, pas un risque. Nous nous tenons debout contre le mur, alors nous essayons de trouver des solutions avant de nous laisser prendre.
Interrogé sur le respect de la réglementation, l’urgentiste soupire : « Il faut partir en mer, oui ; mais on me parle souvent de règles, sauf qu’on ne nous donne pas les moyens de respecter ces règles. Il faut donc innover, il faut essayer. »
Le 15 : la porte d’entrée des urgences
Cependant, l’appui de l’ARS est nécessaire pour niveler le projet. Assurer la communication avec les utilisateurs, d’abord, et étendre le projet à l’ensemble du service.
« Cette réglementation de la médecine d’urgence doit être étendue à l’ensemble du service pour que cela fonctionne », estime Laurent Maillard.
Appeler le 15 avant de se rendre aux urgences : c’est un réflexe que le service juge indispensable d’adopter pour tous ceux qui veulent s’y rendre. L’accès au centre d’appels sera donc réglementé le 15, ce qui désengorgera le service.