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La mort de la mère anglaise, en plein vol, le 5 août dernier a fait grand bruit au-delà des frontières de l’Angleterre. Bien que de tels incidents soient très rares, le personnel à bord est formé pour réagir à toutes les situations inattendues.
C’est une situation de peur chez certains phobiques de l’avion et qui peut parfois prendre une tournure dramatique, comme pour cette mère britannique, décédée vendredi 5 août, en plein vol, devant son mari et ses enfants. Si le fait que des passagers meurent en l’air reste, heureusement, un événement rarissime, que se passerait-il si, au milieu d’un vol transatlantique, je me sentais soudainement mal ? Comme tout incident de transport aérien, cet incident est anticipé par la compagnie et fait l’objet de nombreuses procédures.
Si, par exemple, une personne est victime d’un arrêt respiratoire, le personnel du navire commence par la placer dans l’une des cuisines, cet espace réservé aux stewards et hôtesses est fermé par un rideau, et lui prodigue les premiers soins. « Chaque membre du personnel navigant reçoit chaque année une formation pratique et théorique aux premiers secours, avec des mises en situation, a expliqué au Figaro le Dr Vincent Feuillie, responsable de la médecine des passagers à Air France. Ils répètent les gestes permettant de déterminer si une personne est consciente, cardiaque massage ou l’utilisation d’équipements.
Ceci, comme l’exigent les règles, se compose de trois kits différents. Trousse de secours, premier, contenant du paracétamol, des médicaments contre les vomissements, la diarrhée ou les allergies, des pansements et des désinfectants. Trousse médicale d’urgence, donc, qui se trouve dans le cockpit et est verrouillée avec une clé en possession du capitaine. Il se compose, entre autres, d’antibiotiques et de sets de perfusion, et son utilisation doit être prescrite par un médecin à domicile. Enfin, il y a un sac de réanimation, qui contient un défibrillateur, un stéthoscope, un thermomètre, un oxymètre, un masque et une bouteille d’oxygène.
Dérouter l’avion
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Si l’état du patient ne s’améliore pas, le commandant peut décider de contacter le Samu de Paris, auquel tous les avions de la compagnie sont joignables par liaison satellite. Le Samu évalue la situation décrite par le personnel à bord et ordonne d’utiliser les éléments de la trousse médicale d’urgence en conséquence. « Le médecin de bord peut également, après vérification de sa carte professionnelle, prescrire et utiliser le contenu de la trousse médicale », notamment le Dr Feuillie.
Dans certains cas, le commandant de bord, avec l’expertise du Samu, peut décider de détourner l’avion de sa trajectoire initiale pour atterrir au plus vite. « C’est un calcul bénéfice/risque », explique-t-il. Il ne sert à rien de transférer dans un aéroport qui n’est pas proche d’un centre médical adapté. Il y a des zones où le reroutage est rarement pertinent : au milieu de l’Atlantique, en Russie, ou dans certaines parties de l’Afrique. En effet, la déviation du parcours pour permettre au patient d’être soigné à l’hôpital n’est nécessaire que dans 7% des cas de la maladie selon une étude publiée en 2013 dans le New England Journal of Medicine. A l’approche d’un aéroport, le commandant de bord peut demander la priorité d’atterrissage au contrôle aérien. Le patient est alors transféré dans les meilleurs délais vers l’hôpital le plus proche.
Si les procédures sont bien établies, les problèmes de santé graves sont rares à bord. Selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine, en tant que passager, vous avez 1 risque sur 604 de ressentir une gêne lors d’un vol. Des médecins étaient présents dans 48 % des cas et des infirmières dans 20 %. Les pathologies les plus fréquentes sont les évanouissements (37% des urgences médicales), les difficultés respiratoires (12%), les nausées (9,5%) et les problèmes cardiaques (8%). Les accidents liés à la grossesse sont encore plus rares, comme les crises cardiaques, qui ne représentent que 0,3 % des cas.
Le Dr Feuillie se veut rassurant. « Si vous avez une crise cardiaque, vous avez statistiquement plus de chances de survivre dans un avion que, par exemple, si vous êtes seul à la maison, car vous êtes entouré de 300 témoins et de personnel formé et équipé pour vous aider », il a dit. dire.