l’essentiel
Pour Benjamin Blonstein, nouveau médecin-chef des sapeurs-pompiers du Tarn-et-Garonne après avoir dirigé le service des urgences de l’hôpital de Montauban, la révolution est en marche : les sapeurs-pompiers vont effectuer des actions jusque-là réservées au personnel soignant.
Il a troqué la blouse blanche contre l’uniforme bleu foncé. Il est le nouveau médecin-chef des pompiers du Tarn-et-Garonne. Benjamin Blonstein, 41 ans, qui a dirigé pendant plus d’un an le service des urgences du centre hospitalier de Montauban, a désormais la délicate mission de diriger le service médical des sapeurs-pompiers. Non pas parce que le service traverse actuellement une quelconque « annus horribilis » puisque le prédécesseur au poste, le docteur Philippe Davandan, a pris sa retraite, mais parce que la feuille de route qu’il a reçue est amplement remplie.
Le service médical des sapeurs-pompiers compte six professionnels dont le médecin chef, le pharmacien chef, un infirmier chef, un ingénieur biomédical, une secrétaire et un agent de prévention. Mais le médecin-chef a aussi sous son contrôle les 15 sapeurs-pompiers volontaires répartis sur le département, les 42 infirmiers volontaires, le vétérinaire…
Les pompiers peuvent désormais effectuer des gestes plus techniques – 12 au total – dans les situations d’urgence.
Il doit bien entendu veiller à la santé des 1 300 sapeurs-pompiers volontaires et professionnels du Tarn-et-Garonne. Un engagement à résister au choc. Et aujourd’hui elle doit accompagner une petite révolution en cours dans tous les centres d’urgence : depuis peu, et la parution du décret « relatif aux gestes d’urgence relevant de la compétence des sapeurs-pompiers », les militaires peuvent désormais effectuer des mouvements plus techniques – 12 au total – en urgence situations.
Une piqûre à Lauzerte
Elles sont de deux types : les actions visant à recueillir des informations à caractère clinique contribuant à l’évaluation de l’état du patient (mesure de la tension artérielle, prélèvement de la glycémie ou de la saturation en oxygène, par exemple) ; soins d’urgence, comme l’administration de médicaments aux asthmatiques, aux victimes de chocs allergiques, la prise en charge de la douleur ou l’enregistrement d’un électrocardiogramme, qui est ensuite transféré du terrain au médecin du Samu. Le décret fixe une limite : les gestes médicaux doivent être agréés par le médecin régulateur du Samu ou un médecin présent sur le secteur.
« Face à une population médicale et hospitalière de plus en plus tendue, on donne de plus en plus de compétences aux pompiers. Il va falloir former et mettre tout ça en place. L’idée est d’améliorer le maillage territorial du secours à la personne », explique le médecin chef.
Il prend comme exemple une piqûre d’abeille survenue à Lauzerte : « En cas de choc anaphylactique, le pompier pourra injecter de l’adrénaline, l’agent de choc qui vous sauve la vie dans une telle situation. »