La Fédération nationale des mutuelles françaises (FNMF) a publié le chiffre début janvier : les cotisations à l’assurance maladie devraient connaître une hausse moyenne de 4,7 % en 2023. En 2022, la hausse était de 3,4 %. Chiffres qui ne concernent que les mutuelles, c’est-à-dire hors assurances et fonds de pension.
La hausse reste limitée en dessous du niveau d’inflation de 2022 (5,9%). « Cela fait plus de 20 ans que personne n’a parlé d’inflation. La comparaison de l’évolution de la cotisation s’est davantage faite avec celle de l’Ondam (Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie). Mais l’inflation pèse désormais sur les dépenses de santé et l’évolution des dépenses est liée à l’évolution des remboursements », souligne Victor Vidilles, directeur général adjoint de la stratégie et du rayonnement de la MNT (Mutuelle Nationale des Territoires – Groupe VYV), qui couvre plus plus d’un million de bénéficiaires.
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Progression des remboursements
Nicolas Piotrowski, directeur général de Territoria Mutuelle (25 000 bénéficiaires de soins), estime que les trois quarts de l’augmentation des cotisations sont liées au 100 % santé, ce qui a permis à un plus grand nombre de personnes de s’équiper d’appareils auditifs ou de bénéficier de prothèses dentaires et d’accompagnements. entraîner une augmentation des dépenses et une augmentation des remboursements. Le reste provient du rattrapage des dépenses non liées au verrouillage.
Selon la FNMF, les dépenses de santé des adhérents ont augmenté de 10,1% entre 2019 (dernière année classique avant la crise sanitaire et le confinement) et 2022 (recueillies auprès de 35 mutuelles représentant près de 18 millions d’assurés) distingue la croissance des contrats collectifs (5,7%) et celui des contrats individuels (4,1 %).
Une différence que l’on retrouve également dans les mutuelles qui regroupent les représentants de territoire. « Dans le cas des accords de participation, la majoration dépend du compte de résultat du contrat, qui doit être au moins équilibré », rappelle Eric Marazonoff, président du MNFCT (Caisse nationale de mutualisation des agents des collectivités locales, 70 000 personnes protégées) .
Hausse de 0,5 à 4,5 %
Dans le détail, le MNFCT flirte avec l’évolution globale des cotisations, avec une hausse moyenne de 4,5 % pour les contrats individuels. « Pour nous, les contrats avec des garanties d’entrée qui n’ont pas bénéficié de remboursement en audiologie et prosthodontie sont les plus concernés par le 100% santé », précise Eric Marazonoff.
Territoria Mutuelle a connu une hausse de 2 à 3 % des contrats d’assurance santé individuelle, avec une hausse encore plus importante dans les premières gammes concernées par le 100 % santé.
Dans le cas du MNT, la hausse des cotisations santé est de 2 % en moyenne, la hausse étant également répartie différemment selon les offres. « Dans le cas des contrats individuels de base, qui ne couvrent que les grands risques comme l’hospitalisation et garantissent un minimum de médicaments, ils augmentent de 1 %, car ce sont les dépenses les moins sensibles à l’inflation. Les offres les plus complètes progressent de 2,8 % », explique Victor Vidilles.
Cependant, ces chiffres restent une moyenne calculée sur l’ensemble du portefeuille mutualiste, c’est-à-dire toutes tranches d’âge des adhérents confondues. Il faut donc ajouter une variation annuelle liée à l’âge comprise entre 0,5 % et 2,5 % selon les situations. « De cette façon, nous parvenons à maintenir l’augmentation tout en respectant le principe de solidarité, puisque la différence entre les cotisations des plus jeunes et des plus âgés doit rester à 1 pour 3. D’autant plus que nous maintenons inchangé le niveau des cotisations à partir de 67 ans », se félicite Victor Vidilles.
Vers une participation employeurs plus importante ?
L’augmentation des cotisations pourrait-elle freiner l’enthousiasme des employeurs territoriaux lors de l’examen du cadre légal de la participation des employeurs à la Protection Sociale Complémentaire (PSC) ?
« La balle est entre les mains des syndicats et des employeurs. Si ces derniers veulent que les agents soient bien entourés, il faut que l’implication soit conséquente », précise Eric Marazonoff. Cependant, les employeurs se méfient des augmentations de cotisations qui pourraient entraîner une augmentation de leur participation.
Les négociations pourraient aussi peser sur l’évolution des apports, prédit Victor Vidilles. « Si le cadre légal maintient un écart de solidarité réduit de 1 à 2, comme le demandent certains employeurs qui estiment faire ce qu’il faut, la conséquence pourrait être une augmentation de 30 à 40 % des cotisations labellisées pour les plus jeunes (30-45 ans). ) être vieux). Certains voudront sans doute signer des accords en dehors du CPS, loin des ambitions initiales de la réforme. »