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Une véritable immersion dans le rude mais féérique hiver norvégien
Cette année, cela fait très exactement 130 ans que la compagnie norvégienne Hurtigruten transporte marchandises et passagers le long des côtes norvégiennes, de Bergen jusqu’à Kirkenes, près de la frontière russe. L’hiver, elle offre à ses passagers bien plus qu’une simple croisière, une véritable immersion dans le rude mais féérique hiver norvégien.
La chasse aux aurores boréales amène souvent les passagers au pont supérieur (@PB)
Voir les aurores boréales était la « promesse » de Hurtigruten, le express côtier qui depuis exactement 130 ans part de Bergen, dans le sud de la Norvège, et se rend à Kirkenes, la dernière ville norvégienne avant la frontière russe, transportant, de port en port , marchandises et passagers. 
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Notre aventure arctique à bord du MS Nordlys vient à peine de commencer, et cette « promesse » a été tenue ! 
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En effet, en Norvège en hiver les journées sont courtes, tantôt lumineuses, tantôt pâles ou remplies de gris, mais les nuits polaires sont toujours longues. Même très longtemps. 
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La magie des aurores boréales
L’obscurité qui engloutit le paysage avant quatre heures de l’après-midi persiste jusqu’au milieu de la matinée le lendemain. 
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Cela laisse le temps de profiter des aurores boréales : en effet, il y en a presque toutes les nuits et souvent, plusieurs fois par nuit.

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Des applications spéciales à télécharger sur votre téléphone portable en avertissent les amateurs et sur les navires Hurtigruten, les passagers sont avertis de leur apparition.
En termes simples, les aurores boréales sont un phénomène lumineux atmosphérique qui, entraîné par les vents solaires, se caractérise par des voiles très colorés dans le ciel nocturne. Le vert y prévaut, mais il peut arriver que ces voiles soient également colorées en bleu, violet-violet ou jaune. 
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Nul besoin de maîtriser les notions d’astrophysique pour admirer cette aurore boréale, plus communément appelée « aurore boréale ». 
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Il n’était pas encore 18 heures en ce lundi de janvier lorsque la première annonce fut faite à bord du MS Nordlys. Ensuite, il y a eu une sorte de bousculade : les passagers ont rapidement enfilé leurs anoraks et leurs chapeaux pour se précipiter sur le pont supérieur, caméras ou ordinateurs portables à la main. 
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Tromsø, capitale arctique

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Parce que les voyageurs ne veulent pas seulement voir les aurores boréales, ils veulent aussi les ramener chez eux… en images ! Certes, prendre une bonne photo des aurores boréales n’est pas si simple. Idéalement, vous devriez avoir un objectif grand angle, un appareil photo capable de longues expositions et un trépied solide.

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Si vous ne disposez pas de cet équipement, vous utiliserez, comme beaucoup, un téléphone portable pour un résultat plus ou moins réussi. Mais l’essentiel est de participer, non ? 
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En tout cas, à première vue on risque d’être déçu. En effet, les voiles lumineux visibles dans le ciel sont loin d’avoir toujours l’éclat de ceux que l’on admire sur papier glacé. Très souvent ce sont d’abord de longues rayures blanches qui, si vous avez de la chance, remplacent de grands voiles colorés. Cependant, lorsqu’ils sont photographiés, leur chromatisme délicat devient plus apparent. 
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Il arrive souvent que ces brillantes « aurores boréales » disparaissent aussi vite qu’elles sont apparues dans le ciel. Le terme « chasse » aux aurores boréales n’est donc pas offensant. 
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Tromsø, l’une des villes les plus touristiques de Norvège
Pourtant, durant les deux nuits de janvier passées à bord du MS Nordlys, les aurores ont été visibles à plusieurs reprises, longtemps et sous différentes formes : une longue traînée dans le ciel, un rideau plus ou moins large, un ventilateur roulant… & #xD;

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Évidemment, les admirer et les photographier demande de la patience et une bonne couverture. Ma courte expérience prouve cependant que le froid devient vite secondaire pour les chasseurs d’aurores boréales. Ces « aurores boréales » agissent comme de véritables aimants !

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Cependant, méfiez-vous des doigts glacés si vous restez pour les photos. Le port de gants n’est peut-être pas superflu…
En hiver, L’Express cotier s’épanouit dans un paysage enneigé, assez magique (Photo Hurtigruten)
Le Hurtigruten Coastal Express part de Bergen.
Sur le MS Nordlys rénové, de belles suites

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Jusqu’au XVIIe siècle, Bergen était un important centre commercial de la Ligue hanséatique, une association de villes commerçantes du nord de l’Europe. De cette époque, il y a encore de belles maisons en bois colorées sur l’ancienne jetée.

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Depuis Bergen, le Coastal Express relie en sept jours Kirkenes, près de la frontière entre la Norvège et la Russie.

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Bien sûr, un trajet Coastal Express peut démarrer dans une autre ville, à condition qu’elle soit desservie par un aéroport ! 
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À Tromsø, la capitale arctique de la Norvège, j’ai embarqué à bord du MS Nordlys. Arriver à Tromsø était presque une aventure. Depuis l’aéroport Paris-Charles de Gaulle, le premier vol dure deux heures jusqu’à Oslo. Après une escale de trois heures dans la capitale norvégienne et un deuxième vol de plus de deux heures, Tromsø est enfin à vous. 
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Il y a quelques années, j’ai découvert cette ville de 65 000 habitants sous le soleil brûlant de l’été. Sous la neige, l’ambiance était complètement différente. 
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Par une nuit polaire de janvier, un éclairage riche et coloré a donné à cette ville enneigée un côté magique ! Mais il faisait assez frais, surtout quand le vent s’est levé. 
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En raquettes sur les pentes du Ersfjord

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Marcher dans la rue était mieux en chaussures. En effet, si certains trottoirs étaient propres, d’autres étaient recouverts de glace pas toujours bien gravillonnée…
Auparavant, Tromsø était la capitale de l’industrie baleinière norvégienne. Aujourd’hui, le port est toujours actif, mais Tromsø est devenue une ville étudiante animée. Et aussi l’une des villes les plus touristiques de Norvège. 
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La rue principale, majoritairement piétonne, s’appelle la rue Storgata. Il est bordé de nombreuses maisons typiques en bois colorées et de devantures de magasins et d’aires de pique-nique. 
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Avec la rue Storgata, le port est la partie la plus charmante de la ville. C’est presque un passage obligé pour tous ceux qui visitent Tromsø. Voiliers et bateaux d’excursion y sont amarrés. 
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Tout autour, de vieilles bâtisses en bois aux façades colorées côtoient des immeubles plus modernes, des hôtels comme le Clarion Collection Hotel With ou le Radisson. Et de nombreux restaurants qui servent des plats de cuisine traditionnelle à base de rennes, baleines, ombres et autres poissons…

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La cathédrale arctique, toute blanche dans la nuit
Non loin de la jetée s’élève un grand pont qui relie Tromsø (qui est une île) au continent. Comme il est assez haut, les navires Hurtigruten Coastal Express peuvent passer en dessous. Il faut traverser ce pont pour visiter la « Cathédrale Arctique », qui est l’emblème de Tromsø… Elle est de couleur blanche et se voit de loin. 
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Malgré son surnom, c’est une simple église paroissiale protestante construite en 1965 en verre et en béton. Mais c’est au-dessus du cercle polaire arctique. La vraie cathédrale de Tromsø est la seule cathédrale en bois de Norvège.&# xD ;

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Tromsø est au cœur du Finnmark. C’est la plus grande région de Norvège, mais aussi la moins peuplée : à peine 75 000 habitants (la Norvège compte 5 millions d’habitants).
Des cabines simples et aussi des appartements plus sophistiqués comme sur cette photo (@PB)
Construit en 1994 en Allemagne, Nordlys (son nom signifie « aurore boréale ») est un navire à taille humaine. 
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Sur la falaise du Cap Nord
Long de 121,8 mètres et large de 19,2 mètres, il peut accueillir jusqu’à 623 passagers. Il a été entièrement rénové en 2019, juste avant le Covid.

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Les cabines ont alors subi un sérieux « relooking » et de nouvelles catégories ont été ajoutées. Ainsi, sur le pont 6, plusieurs cabines ont été réunies pour créer des suites plus vastes, équipées de larges baies vitrées qui offrent une vue spectaculaire sur le paysage.

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Tous ces appartements de tailles différentes sont décorés dans un style scandinave simple mais très élégant. Avec des couleurs sobres qui correspondent au design du navire, où le bois et le laiton abondent.

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Bien sûr, si vous optez pour un appartement, le cours de sept jours coûte plus cher : à partir de 5 377 € par personne en mars 2023 (4 668 € en janvier 2024) lorsqu’il est facturé à partir de 1 577 € par personne en mars 2023 (et 1 226 € en janvier 2024 ). ) pour une cabine simple. 
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Ces prix comprennent la pension complète et les taxes portuaires, mais pas les voyages en avion, les excursions et bien sûr les dépenses personnelles.
Une photo au North Cape Globe Monument

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Egalement entièrement rénové, le restaurant principal Torget, à l’arrière du navire, est agrémenté de larges baies vitrées toute hauteur. Quant au restaurant à la carte Kysten, il propose des plats à base de produits locaux, dont des fruits de mer fraîchement pêchés, et est également ouvert pour le déjeuner.

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Sur le pont 7, la salle de fitness a été agrandie, le sauna rénové et complété par deux bains à remous extérieurs supplémentaires à l’arrière.

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Sur le pont 4, deux nouvelles salles de conférence ont été ajoutées en plus de la réception et du magasin. Enfin, sur le pont 7, on trouve la pâtisserie Multe, où l’on peut s’offrir gâteau et café, thé, tisane bio ou jus de fruits au retour d’une excursion. 
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À l’avant, un bar panoramique et un salon de recherche vous permettent d’avoir une vue au premier rang sur les aurores boréales en hiver et le soleil de minuit en été.
La neige est tombée sur les pentes d’Ersfjord, mais moins qu’avant (@PB)
A Kirkenes, le terminus
Dans les villes où le Coastal Express s’arrête quelques heures, les passagers peuvent débarquer et marcher seuls. Ils peuvent également s’offrir l’une des nombreuses excursions proposées par Hurtigruten. 
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Ainsi, à Tromsø, ceux qui ont opté pour une croisière de sept jours peuvent, par exemple, pré-réserver une excursion en raquettes (179 euros). 
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Pour ma part, avant de me décider pour MS Nordlys j’ai testé cette excursion. Avec, bien sûr, des vêtements chauds et des chaussures adaptées à l’hiver. 
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Un mini-bus est venu chercher notre petit groupe et les a emmenés sur les pentes enneigées d’Ersfjord, non loin d’une ville appelée Ersfjordbotn. Le trajet de quarante minutes s’est déroulé sans incident. Évidemment, les guides sont habitués aux routes d’hiver norvégiennes et les véhicules sont bien équipés. 
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Arrivés à destination, il était temps d’enfiler nos raquettes en plastique – on nous a demandé notre pointure à l’enregistrement – et de récupérer nos bâtons de marche, qui étaient également fournis. 
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Il ne reste plus qu’à plonger dans la blancheur de l’hiver norvégien ! Au départ, nous avons été pris par le froid mordant, mais après quelques mouvements de mains conseillés par les guides, nous avons eu trop chaud sous nos anoraks. 
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A droite et à gauche, des étendues blanches jouxtent des collines également blanches. S’il y avait de la neige partout, la couche n’était quand même pas très épaisse. D’après les guides, il neige moins qu’avant. 
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Quasiment une expédition !

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Et si à l’horizon il semblait que les bouquets d’arbres avaient toujours été là, Maury, notre guide, n’a pas tardé à nous tromper. « Il y a cinquante ans, assurait-il, il n’y avait pas d’arbres ici. Mais depuis que le climat s’est réchauffé, ils ont recommencé à pousser ». 
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Et en parlant d’hiver… « tiède ». Pourtant, ce matin-là, le thermomètre indiquait plusieurs degrés sous zéro…
Vue générale de Kirkenes depuis la colline. Au port, MS Nordlys (@PB)
Après une bonne heure de marche – toujours sans difficulté – nous avons fini par tomber sur une cabane en bois. Ancienne cabane de chasse. 
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Nous nous sommes arrêtés ici pour une tisane chaude aux baies arctiques, avant de retourner à Ersfjordbotn, perché au bord des eaux glacées – mais pas gelées – du fjord. 
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La lumière baissait déjà. Les maisons colorées en bois de la ville étaient pour la plupart décorées de guirlandes lumineuses. Parfois avec des motifs fantaisie en forme de cœur par exemple. 
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Une halte dans un bistrot chaleureux s’avère alors utile. Ce fut aussi l’occasion d’échanger un peu plus avec notre guide Maury, un Espagnol qui travaille en Norvège depuis plusieurs années. Il s’y sent si bien qu’il n’a aucune envie de rentrer chez lui. 
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