Pour développer leurs systèmes informatiques, les entreprises du monde entier font largement appel à des freelances. Mais ces « indépendants du numérique » peinent à suivre les exigences des entreprises engagées dans la course à la dématérialisation de leurs activités. C’est pourquoi une association française a décidé d’augmenter le potentiel de chômage, mais aussi de personnes déplacées dans plusieurs pays, par le biais de formations professionnelles numériques.
Les modules de formation à l’emploi et à l’usage du numérique délivrés par l’association Konexio visent à favoriser l’insertion socioprofessionnelle durable des personnes éloignées de l’emploi et à lutter contre l’exclusion numérique grandissante dans le monde, selon un récent rapport. de l’ONU. L’association dispense ses programmes de formation à l’international aux réfugiés ou personnes déplacées. Cette initiative est soutenue par de nombreuses ONG, des partenaires privés et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés.
Les formations sont toujours réalisées au plus près des populations vulnérables de ces pays. La première session a débuté en 2019 au Malawi au camp de Dzaleka et a été renouvelée en 2022 pour produire des élèves de troisième année. Un autre module est en cours de lancement au Kenya pour former spécifiquement 240 femmes réfugiées.
Et à partir de juillet, il y en aura en Jordanie, pour les réfugiés, mais aussi pour les exclus du marché du travail, explique Jean Guo, fondateur de Konexio. « Pour adapter au mieux ce parcours de formation, nous commençons toujours par un diagnostic des compétences de base de nos apprenants pour comprendre quel type de métier ils souhaitent occuper. Cela nous permet ensuite de les accompagner tout au long du processus de formation.
Nos enseignements peuvent concerner les domaines techniques des métiers du numérique, de l’informatique, au codage informatique des systèmes d’information ou être capable de créer de nouvelles applications pour les services aux entreprises en ligne. Nos étudiants peuvent également s’exercer aux outils bureautiques pour trouver du travail ou plutôt apprendre à rédiger des emails. »
Intensifier la lutte contre l’exclusion numérique
« En fait, le rôle de Konexio est de fournir tous les outils et supports pédagogiques dont nos partenaires locaux ont besoin pour dispenser ces formations dans ces pays. Notre objectif est d’aider nos étudiants à devenir financièrement indépendants. L’inclusion sociale par l’utilisation de cette technologie numérique profitera également à leurs proches ou à leur famille.
On cite souvent l’exemple de Stan, réfugié dans un camp au Malawi qui est récemment devenu son propre entraîneur. Les compétences informatiques qu’il a acquises lui ont offert sa première opportunité économique : il s’est marié et a acheté sa maison… Et c’est le but que nous poursuivons avec cette formation : offrir une perspective à tous les exclus du numérique dans le monde. »
Konexio milite également pour la reconnaissance du droit universel à la formation numérique. L’association note également que la plupart des législations locales du travail dans les pays où elle opère ne sont pas toujours favorables aux réfugiés ou aux migrants. Il a également rappelé que son programme de formation s’adresse à toutes les personnes marginalisées et quel que soit leur pays d’origine. Et pour intensifier ses actions, Konexio entend s’implanter d’ici 5 ans dans 10 pays et 40 villes frappés de plein fouet par ce fléau mondial de l’exclusion numérique.
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