La réglementation des patients aux urgences du centre hospitalier, entrée en vigueur en mai, devrait être prolongée jusqu’à l’automne. Certains soignants pointent du doigt les effets pervers du dispositif, que la direction juge positifs.
Le même refrain tous les soirs. Mélanie (1) dévore rapidement un repas devant l’écran. J’ai à peine eu le temps d’aller aux toilettes. Casque sur le dos, téléphone qui sonne sans arrêt donc il est alerte. Impossible de se détendre, d’un autre côté cela peut être une question de vie ou de mort. Mélanie travaille au Samu Centre 15 en Gironde. « Nous avons l’habitude d’assumer cette responsabilité, mais depuis le début de l’été nous avons très souvent eu jusqu’à 20 appels en attente. Ce nombre a considérablement augmenté depuis que le CHU de Bordeaux réglemente les entrées d’urgence. Ils ressentent un peu de soulagement, mais on ramasse toute la misère derrière nous et on ne sait plus où envoyer les gens, c’est saturé partout », raconte un jeune assistant médical régulateur (ARM). « La dernière fois que nous avons été appelés à cause d’une balle dans la tête. Une minute peut faire la différence dans ces moments-là… Mais les ARM étaient quatre appels sur dix… », déplore-t-il, soucieux de relancer la rentrée.
Cependant, la régulation testée au CHU de Bordeaux, jugée positive par la direction, peut être généralisée. Il y a trois mois, le 18 mai, le Centre Hospitalier Girondin ouvrait la voie en annonçant une restriction d’accès aux urgences adultes de 17h00 à 8h00. L’objectif : soulager les soignants au bord du burn-out et prévenir les interruptions d’un service très stressant. Le premier en France, qui depuis a été imité…