La quasi-totalité des infirmiers des urgences du CHI Bonnet sont en arrêt maladie jusqu’à samedi. En place, quelques chambres vides de malades en phase terminale et un vrai désespoir…
Publié le 18/01/2023 à 20:00, mis à jour le 18/01/2023 à 20:01
Mercredi matin à 10h30, la salle d’attente des urgences du centre hospitalier intercommunal (CHI) de Fréjus était complètement vide. Seule la banderole « grève des urgences » flottait dans la brise matinale et une affiche accrochée à l’entrée du mât annonçait les couleurs : « Du 17 janvier au samedi matin 21 janvier, sauf urgences obstétriques et vitales, les services ne pourront plus admettre les patients qui se présentent à l’accès ».
Depuis mardi après-midi, la direction de l’hôpital a activé un plan blanc de niveau 2 pour préparer une fermeture de trois jours des urgences. Seules les personnes en détresse vitale ont le droit de franchir la porte de l’unité. D’autres patients en situation moins critique ont été transférés par le Samu ou par accueil vers des établissements voisins du Var (Gassin, Brignoles) et des Alpes-Maritimes (Grasse, Cannes), ou vers des centres de garde des hôpitaux, SOS médecins ou Lauriers de cliniques. Fréjus.
« Depuis (mercredi) ce matin à 08h30, nous avons admis deux patients en arrêt cardiaque et dirigé six autres. Je suis le seul médecin de garde avec cinq infirmiers », a expliqué Michel Kaidomar, le médecin responsable de la réanimation. Pour l’instant, les malades arrivent, mais qu’est-ce que le calme avant la tempête ? « La communication s’effectue correctement dans les médias et à l’accueil de l’hôpital. Notre personnel est suffisant pour prendre en charge les cas les plus graves », assure-t-il.
19 lits bientôt libérés?
La fermeture d’urgence du CHI a été décidée par la direction car la quasi-totalité des salariés en blouse blanche étaient en arrêt maladie jusqu’à samedi matin pour cause de « fatigue professionnelle ». Sur les 23 médecins, 22 ne travailleront pas, ainsi que 34 infirmières. Jacques Boungab, infirmier depuis 16 ans, faisait partie du personnel interpellé : « On est littéralement à bout de souffle, a-t-il dit mardi soir. Je me demande comment j’ai survécu si longtemps ».
Cette décision a été prise dix jours après le grand embouteillage aux pôles. « C’était de l’angoisse. Le brancard s’est coincé au milieu de la pièce et a gêné, bloquant l’accès à la salle de réanimation », se souvient le soignant.
C’est une crise provoquée par un manque de personnel et de médecins que l’hôpital tente de résoudre depuis plusieurs années, selon Didier Jammes, responsable des urgences : « Lors de la récente réorganisation de l’hôpital, des lits ont été redistribués vers d’autres services, sans être attribués aux urgences. » Cependant, nous avons besoin de 25 lits supplémentaires ». Mardi soir, le directeur fondateur Frédéric Limouzy a consulté l’ARS pour « libérer 19 lits et déplacer les médecins des hôpitaux vers les unités ». Cette organisation sera à nouveau discutée lors d’un nouveau conseil de surveillance lundi prochain.
La Déléguée RN du 5ème arrondissement du Var, Julie Lechanteux, sera là ce jeudi matin pour rencontrer le personnel hospitalier et l’administration. « A Paris, j’ai décidé d’informer conjointement l’ARS et le ministère de la Santé de la situation », a-t-il ajouté dans une vidéo sur sa page Facebook.
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