Dans un arrêt en date du 9 février 2022, la Cour de cassation a rappelé les éléments opérationnels du pacte Dutreil aux entreprises individuelles. L’administration fiscale peut toujours apporter la preuve que les actifs inscrits au bilan ne sont pas nécessaires aux activités de l’entreprise. Dans ce cas, le montant d’argent envoyé ne doit pas dépasser le besoin de trésorerie normal.
Plus connu des personnes morales que de l’entreprise individuelle, le pacte Dutreil exonère les droits d’enregistrement jusqu’à 75 % de la valeur d’une entreprise individuelle qui est délivrée à titre gratuit, par donation ou par décès. La transmission porte sur tous les biens meubles, corporels ou incorporels, qui sont affectés à une opération d’entreprise individuelle. Elles peuvent également porter sur tout ou partie indivise du bien. Enfin, en cas de donation, celle-ci peut porter uniquement sur l’usufruit ou la nue-propriété de la société (CGI, art. 787 C).
Un arrêt récent de la Cour de cassation rappelle que l’inscription d’actifs au bilan de la société la rend jugée nécessaire à l’activité de la société. Toutefois, l’administration fiscale peut toujours apporter la preuve contraire (Cass. com., 9. février 2022, n° 20-10753).
L’agriculture en tant qu’entreprise individuelle
En l’espèce, Monsieur B., l’agriculteur décédé, a laissé comme légataires universels sa nièce et son neveu, Monsieur et Madame T., qui ont demandé le bénéfice de l’article 787 C du CGI. Ce texte prévoit pour les entreprises individuelles éligibles au régime Dutreil (exerçant des activités industrielles, commerciales, artisanales, agricoles ou libérales) une exonération partielle de 75% du droit de mutation franche, pour tout ou partie indivise de tout ce qui est mobilier ou immobilier. , biens corporels ou incorporels affectés à l’opération.
Pour en bénéficier, une entreprise individuelle doit appartenir depuis plus de deux ans au défunt ou au donateur lorsqu’elle a été acquise à titre onéreux. Aussi, chaque héritier, donataire ou légataire doit s’engager par déclaration de succession ou acte de donation, pour lui et pour le libre cessionnaire, à entretenir pendant quatre ans tous les biens affectés à l’exploitation de la société. à compter de la date de livraison. Enfin, il faut poursuivre les activités commerciales pendant trois ans après la date de transfert. Dans ce cas, les légataires se sont engagés à protéger, pendant quatre ans, tous les biens affectés à la ferme décédée. Et l’un d’eux, un neveu, a accepté de poursuivre l’activité pendant trois ans. L’opération a été valorisée à la déclaration de succession à 920 265,59 € (182 700 € de matériel d’exploitation, 451 000 € d’actifs fonciers bâtis et non bâtis, 286 565,59 € d’actif circulant au bilan).
Restitution de biens dans le domaine des droits de succession
Les légataires ont bénéficié d’une exonération totale de 690 199,17 € mais le fisc a refusé de bénéficier d’exonérations pour certains biens au motif qu’il ne s’agissait pas de biens nécessaires à la formation professionnelle : trois immeubles (160 070 €), des garanties cessibles (90 121,52 €) et le montant des biens de Mme B., décédée quelques mois avant son mari (115 192,79 €). En conséquence, l’administration fiscale a réévalué la valeur du bien exonéré à 554 881,28 € et réclamé le trop-perçu de droits de succession (84 692 € d’impôts et 9 486 € d’intérêts de retard).
Les légataires ont contesté cette proposition de rectification. En ce qui concerne le bâtiment, ils ont fait valoir qu’une maison agricole était également le logement quasi permanent du chef d’exploitation et que les deux autres servaient à stocker des outils et du fourrage. Concernant les titres, ils indiquent qu’ils sont rattachés à l’actif circulant du bilan des activités et qu’ils sont affectés à l’actif de l’activité professionnelle pour assurer son fonctionnement. Les autorités fiscales ont entendu l’argument des locaux mais ont confirmé la rectification pour les fonds immobiliers et les garanties d’investissement. Les légataires contestent cette décision, estimant que l’administration n’apporte pas la preuve de non-nécessité à l’exploitation des sommes issues de la succession et des cotisations d’assurance-vie de Madame B. perçues lors de son décès tardif.
Une simple hypothèse d’utilité
Le TGI de Tarbes (TGI Tarbes, 13. septembre 2016, n° 16/00022) et la Cour d’appel de Pau (CA Pau, 19. novembre 2019, n° 16/03456) ont confirmé la position fiscale de l’administration, estimant qu’un justificatif de propriété est exigé des actifs d’exploitation ne sont pas fournis par les légataires.
La cour d’appel rappelle que conformément à la jurisprudence de la Cour de cassation, dans le cas d’une entreprise individuelle, l’inscription au bilan présume un caractère professionnel, et que l’administration peut combattre cette présomption en démontrant que ce bien. pas vraiment nécessaire pour la chirurgie. « Ainsi, la trésorerie et les placements financiers assimilés sont considérés comme des actifs professionnels, lors de leur inscription au bilan de la société, dans la mesure où leur montant n’excède pas les besoins normaux de trésorerie de celle-ci. Et lorsqu’ils sont nécessaires aux activités sociales.
La Cour de cassation rappelle que si l’inscription au bilan d’un bien mobilier et immobilier, corporel ou incorporel (ici la trésorerie) fait présumer qu’il est affecté à l’exploitation de l’entreprise, l’administration a la faculté de rapporter cette preuve. elles ne lui sont pas nécessairement et effectivement affectées.
En l’espèce, la cour d’appel avait retenu que les sommes en litige, provenant de la succession de son épouse, étaient déposées par M. sur un compte personnel et qu’il n’y avait aucune preuve que ce dernier, âgé de 86 ans, avait prévu, à l’époque temps, changements dans la direction de l’entreprise; que les sommes litigieuses n’ont été inscrites à l’actif du bilan de la société qu’après le décès de Monsieur B, ainsi que des valeurs mobilières de placement, qui ne figuraient pas au bilan de l’exercice clos le 31 décembre 2010. évaluant la trésorerie moyenne de la société besoins de flux au cours des trois dernières années, l’a obtenu plus de liquidités que les coûts d’exploitation actuels. En outre, si les légataires justifient d’avoir, après le décès de Monsieur B, investi dans des équipements et travaux, les liquidités de la société, y compris les sommes litigieuses, ont été suffisantes pour financer cet investissement. Enfin, la cour d’appel considère que les légataires n’ont produit aucun élément qui serait autrement susceptible de leur permettre de se prévaloir des exceptions prévues par l’article 787 C du CGI et la cour d’appel a rappelé que la cour d’appel n’était pas tenue. pour expliquer les éléments de preuve qu’elle a décidé d’ignorer.
Si la cession ou la donation de titres employés dans un pacte entre partenaires s’inscrit dans le cadre d’un engagement collectif, l’exonération partielle ne sera plus remise en cause dans son intégralité, mais uniquement à hauteur des titres qui ont été cédés ou donnés. .
Pourquoi faire un pacte Dutreil ?
Le Pacte Dutreil offre des avantages fiscaux pour favoriser la transmission des familles d’entreprises qui exercent des activités commerciales, industrielles, artisanales, libérales ou agricoles. Ce système peut fonctionner indifféremment dans le cadre d’une donation ou d’une succession (après décès d’un dirigeant d’entreprise).
A quoi sert la loi de Dutreil ? Le pacte de transmission Dutreil consiste en une exonération partielle du droit de mutation sur la livraison gratuite d’actions de société ou d’entreprises individuelles. Le dispositif Dutreil a pour objectif de réduire le coût fiscal de la transmission gratuite d’entreprise.
Pourquoi un chef d’entreprise a tout intérêt de signer un pacte Dutreil pour s’engager à conserver les parts de son entreprise familiale ?
Conclusion : A travers le pacte Dutreil, la transmission des affaires rentables du régime est profitable tant en termes de donations que d’héritage. Une meilleure connaissance du système et une bonne anticipation permettront de délivrer une entreprise familiale dans des circonstances particulières (art.
Quand faire un pacte Dutreil ?
Pour bénéficier du pacte Dutreil Transmission, les entreprises doivent avoir de grandes activités opérationnelles (industrielles, commerciales, agricoles ou libérales) afin qu’aucune activité civile ne soit dominante. Peu importe qu’il soit assujetti à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés.
Quand le pacte Dutreil a-t-il été conclu ? Les entreprises dont les garanties font l’objet d’un engagement collectif doivent exercer des activités industrielles, commerciales, artisanales, agricoles ou libérales ou des sociétés mères. Les engagements collectifs de conservation doivent être conclus pour une durée minimale de deux ans et conservés au jour de la livraison.
Comment fonctionne le pacte Dutreil ?
Le Pacte Dutreil permet dans un premier temps de bénéficier d’une exonération partielle des droits de succession liée à la valeur des parts sociales en cas de décès du dirigeant, sous condition d’un engagement collectif et individuel de conservation des parts sociales. compagnie. compagnie.