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PARIS : AMPLEGEST – « Les marchés sont dans le doute, quand aura lieu la dilution » ? » Lettre économique et politique PACA

Par Emmanuel Auboyneau, directeur associé.

Septembre 2022 a vu les marchés financiers poursuivre leur dépréciation, tant en actions qu’en obligations. Les craintes sur la croissance économique, conjuguées à l’anticipation de l’inflation, favorisent l’apparition d’un pessimisme généralisé, qui constitue pourtant des opportunités – dans les mois à venir – et pour les valeurs de qualité. Face à une économie qui reste pour l’instant résiliente et une inflation qui ne baisse pas suffisamment, les banques centrales ont poursuivi leur travail de remontée des taux d’intérêt, à marche forcée. La Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne ont martelé cet objectif de réduction rapide de l’inflation, au risque de provoquer un ralentissement important de l’activité. On peut dire que la vie d’une Banque Centrale est faite de priorités : pour l’instant, seule l’inflation semble être à l’ordre du jour. La croissance reviendra enfin au centre des préoccupations en 2023. Lorsque l’inflation reviendra à des niveaux acceptables, les banques centrales baisseront à nouveau les taux si nécessaire pour relancer l’économie. Mais entre-temps, ces discussions d’encouragement ont fini par convaincre les investisseurs que les taux d’intérêt augmenteront plus que les estimations et que les perspectives d’activité doivent être fortement revues à la baisse. En conséquence, un vaste mouvement de baisse des marchés obligataires et boursiers s’est produit, ce qui ne s’était pas vu depuis la crise de 2008. À ce jour, le cours moyen des marchés boursiers est bien inférieur à la moyenne historique. À notre avis, le discours des entreprises ne justifie pas une telle évolution, qui est davantage liée à des préoccupations macroéconomiques. Les valeurs de croissance (technologie, luxe, etc.), considérées comme les plus solides car moins sensibles aux révisions à la baisse des résultats, ont été particulièrement touchées. affectées par leur valorisation et leur corrélation aux taux d’intérêt. Ils perdent souvent plus de 30 % au cours de l’année, bien que les perspectives de bénéfices n’aient été que légèrement révisées.&#xD ; Cet épisode baissier des actions et des obligations ne s’était pas vu depuis plus de 50 ans. En 2008, crise majeure s’il en est, les obligations d’État ont légèrement augmenté, protégeant le secteur de la défense des portefeuilles. Ce n’est pas le cas cette année, alors que chaque administration est touchée, les gains de 2021 ont déjà été supprimés. Même l’or, la valeur refuge de référence, a fortement chuté Après ce constat amer, que devons-nous faire aujourd’hui dans nos stratégies de gestion ? On peut supposer que les marchés anticipent désormais beaucoup de mauvaises nouvelles après cette correction : droits de douane supplémentaires, croissance mondiale sévèrement affectée, baisse des bénéfices des entreprises pour 2023 (de l’ordre de 10 % en Europe). Un tel environnement justifie la pression continue sur les actifs financiers. Face à ce pessimisme généralisé, quels sont les éléments qui pourraient provoquer un changement d’humeur des investisseurs ? Surtout, un ralentissement significatif de l’inflation représenterait un signal important. C’est une hypothèse à laquelle on peut raisonnablement s’attendre compte tenu de la baisse générale des matières premières au cours des dernières semaines et de l’amélioration des chaînes d’approvisionnement. En revanche, l’inflation salariale aux États-Unis sera plus difficile à contenir en raison de la vigueur du marché du travail. Cependant, c’est moins le cas en Europe. Cette baisse anticipée de l’inflation sera certainement un grand soulagement pour les marchés financiers, focalisés sur les taux d’intérêt. D’autres facteurs exogènes pourraient également briser et mettre fin à cette spirale négative : fin du conflit en Ukraine, intervention des Banques Centrales, ou tout autre événement similaire Sur le front de la croissance, nous prévoyons un ralentissement de l’activité, mais pas d’effondrement. Aux Etats-Unis, la performance est résiliente et bénéficiera de stocks très bas qu’il faudra reconstituer. Un ralentissement économique est en cours mais il ne devrait pas conduire à une profonde récession. En Europe, la situation est plus contrastée avec l’Allemagne notamment, dont le secteur automobile souffre beaucoup. La crise du gaz est un autre élément d’incertitude pour l’hiver à venir. Une récession est donc probable, mais elle doit être contenue. Le rebond progressif du marché automobile après l’amélioration des chaînes d’approvisionnement profitera à l’industrie européenne, et en particulier à l’Allemagne, comme mentionné précédemment. Reste la Chine, où Les performances dépendent largement de la politique de santé du pays. Les autorités chinoises font tout leur possible pour assurer une augmentation minimale du comité central du Parti communiste en quelques semaines. Globalement, et pour résumer la grande tendance, la croissance ralentit mais modérément. Nous sommes actuellement légèrement sous-investis en actions dans les portefeuilles. Nous profitons des ralentissements actuels pour réinvestir progressivement dans notre gestion dynamique : principalement dans les domaines du digital, du luxe et de la santé, qui ont surcorrigé. Pour une gestion plus prudente, nous trouvons des rendements attractifs sur certains actifs obligataires courts. Nous maintenons nos positions en actions. Bien sûr, une telle crise surprend toujours par son ampleur, et on ne sait pas quand le point lumineux apparaîtra. Mais notre expérience de plusieurs décennies nous incite à maintenir nos positions et à profiter des excès actuels pour les renforcer. L Le pessimisme ambiant est tel que la moindre bonne nouvelle pourrait faire rebondir les marchés. Et ce rebond correspondra au déclin que nous connaissons.

Créée en 2007, Amplegest est une société de gestion d’entreprise avec trois métiers pour les clients institutionnels et privés et détenue à 100% par le groupe Cyrus :

– Patrimoine privé

– Gestion d’actifs

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