Alors que les voyages en solo gagnent du terrain, certains obstacles empêchent encore certaines femmes de prendre la route seules. Tous nos conseils pour les débutants.
Aux dires des voyageurs, le résultat semble faire l’unanimité. Essayer le voyage en solo, c’est l’embrasser, tant l’expérience de liberté est totale. Flâner dans les villes, la campagne, se faire rencontrer… Pour certains, marcher seul est une évidence, presque une sorte de passage obligé pour suivre ses envies. Mais les clichés persistent. Qu’une femme puisse explorer le monde par elle-même sans se sentir intimidée ou menacée soulève toujours des questions. Dans un monde idéal, la question de la sécurité – ou de l’insécurité – n’affecterait pas la volonté de certains de s’aventurer en mer. Partir ne serait pas un acte courageux, ce serait une simple manifestation de curiosité. Nous n’en sommes pas encore là.
Cependant, la randonnée est une activité plus féminine que vous ne le pensez. En 2021, l’agence de voyages Tourlane, spécialisée dans les voyages sur mesure, a indiqué que les femmes avaient réservé 54% des voyages en solo de sa structure au cours des quatre dernières années. Les faits sont clairs : de plus en plus de femmes descendent dans la rue. Et pourquoi pas vous ? Nos conseils pour bien démarrer.
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Se nourrir des expériences d’autres voyageuses
Pendant longtemps, la littérature de voyage était principalement axée sur les perspectives masculines. Mettant en vedette des explorateurs intrépides prêts à prendre tous les risques pour mener à bien leur expédition. Pourtant, les exemples d’exploratrices ne manquent pas : Nellie Bly (journaliste qui fit en 1889 un tour du monde en solitaire en 72 jours, battant le tour de force réalisé par le célèbre personnage de Jules Verne Phileas Fogg), Alexandra David-Néel (qui devint la première femme occidentale pour rejoindre Lhassa, la capitale du Tibet, en 1924) ou, plus récemment, Sarah Marquis (aventurière qui n’a pas hésité à parcourir les régions les plus hostiles de la terre). Autant de voyages que cite Lucie Azema, les femmes voyagent aussi dans son livre. L’émancipation par le départ (éd. Flammarion, 2021). La journaliste (1), elle-même voyageuse au long cours, a fait de nombreuses recherches pour ce livre. « Lire Many Travelling Women, c’est minimiser leur existence. Cela contribue à leur représentativité », explique l’auteur au Figaro.
Cette littérature féminine permet aussi de reprendre des sujets jusque-là négligés, comme faire face à la période dans certains territoires, mais aussi la peur de l’agression. Ces retours sont autant d’outils qui peuvent les aider à surmonter leurs peurs. Ainsi, le blog Osez voyager seul et sa déclinaison dans le groupe Facebook du même nom, tous deux créés par Mélanie Couillard, créatrice de contenu sur le web, aident autant ceux qui ont déjà commencé que ceux qui n’ont pas encore osé. « Je voulais construire une communauté bienveillante. Les femmes se retrouvent sur différentes problématiques comme la sécurité, la peur d’être seule, l’organisation de leur voyage ou encore le budget dont elles disposeront », introduit la fondatrice. D’autres groupes comme We are backpackers! sur Facebook proposent également de se rassembler autour d’une communauté 100% féminine.
Faire confiance à son instinct
« Ma règle personnelle est : un homme poserait-il les mêmes questions que moi ? Si la réponse est non, alors il faut y aller », déclare Lucie Azema. « Se faire confiance, c’est amener le voyage dans le domaine du possible », poursuit l’auteur. Pour certains, cette capacité n’est pas innée, elle vient d’un long parcours. Voyager est l’un des moyens de l’acquérir. « Nous retrouvons un sentiment de liberté. On apprend à se connaître et on fait des activités qui nous conviennent », ajoute Mélanie Couillard.
Cultiver son instinct, c’est aussi savoir percevoir son futur environnement et les personnes qui s’y trouvent. Une compétence qui, paradoxalement, s’acquiert par la préparation ! Par exemple, en collectant les bonnes informations en amont, mais aussi sur place. « Mon parti pris est qu’il n’y a pas de pays plus dangereux que les autres. Il est nécessaire de se familiariser avec les us et coutumes d’un territoire. Dans les auberges de jeunesse, les hôtels ou les offices de tourisme, vous pouvez savoir quels endroits vous ne devriez pas visiter seul. Certains réflexes en font aussi partie, comme ne pas avoir d’objets de valeur sur soi », explique le fondateur d’Oser voyager seul, qui voyageait seul en Amérique du Sud notamment.
Ne pas avoir peur de la solitude
Ce n’est pas toujours facile de se retrouver. La peur de regagner sa chambre d’hôtel le soir, de manger au restaurant, de ne pas pouvoir partager ce que l’on découvre avec les autres… Si la solitude fait peur, elle n’est en aucun cas une fatalité. Il peut même devenir un compagnon de voyage, vous stimulant à en découvrir un peu plus sur vous-même et à vous dépasser. Pour les appréhender, Mélanie Couillard, comme d’autres, préconise la « méthode des petits pas ». « Avant, il fallait essayer d’aller au restaurant ou au cinéma tout seul, puis aller non loin de chez soi le temps d’un week-end. Nous continuons encore et encore et de plus en plus longtemps. C’est ainsi que vous pouvez savoir si vous appréciez la solitude et le lâcher-prise.
Parfois, cela peut être difficile. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette solitude est choisie plutôt que subie, comme le rappelle Lucie Azema. « Quand on voyage seul, les gens viennent toujours nous parler. » Les points de rencontre sont nombreux : visites guidées, activités touristiques, auberges de jeunesse ou encore transports en commun. N’hésitez pas à utiliser les réseaux sociaux où les groupes permettent aux voyageurs de discuter entre eux mais aussi d’organiser des rencontres. Par exemple, le site NomadSister, anciennement connu sous le nom de La Voyageuse, propose une formule couchsurfing 100% féminine. Les voyageurs entrent en contact avec des hôtes préalablement validés par la plateforme. Pour celles qui souhaitent partir dans le cadre d’un voyage organisé, plusieurs agences proposent des formules réservées exclusivement aux femmes seules.
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Aller vers l’autre
Difficile de passer sous silence la question de la sécurité, si ancrée dans l’imaginaire collectif. Soyez toujours prudent, ne vous laissez pas aller à l’insouciance… Les dictées sont nombreuses, parfois fatigantes. « Les petites filles sont socialisées par la peur. Nous apprenons à ne plus faire confiance aux choses. S’il n’y a plus d’interdiction légale de voyager pour les femmes, des restrictions seront imposées sous couvert de bienveillance », analyse Lucie Azema.
Cependant, le voyage se nourrit du hasard ou des rencontres organisées qui peuvent s’y faire. « Par souci d’être différent, mais aussi par souci d’empathie, il faut laisser de la place à l’autre. Ça permet aussi de se détacher de l’idée que l’autre est une menace », poursuit-elle. Il ne s’agit pas d’évacuer l’idée de mauvaises rencontres. Ils peuvent arriver. Mais ils sont plus souvent l’exception que la règle. Pour ceux qui ont essayé, l’aventure en solo permet d’affirmer son instinct et de gagner en confiance. Et certaines astuces permettent de belles rencontres, comme apprendre un peu de vocabulaire dans la langue locale, mais aussi hors des sentiers battus si possible.
S’affranchir du regard des autres
« Vous êtes très courageux », « Ce n’est pas trop dangereux ? », « Et vos enfants ? », « Et votre mari ? »… Les questions se veulent amicales mais s’avèrent préjudiciables avant d’entamer un projet de voyage. Car selon la destination de voyage choisie, la réaction de votre entourage peut freiner certaines envies. « Le regard et la pression des autres peuvent être difficiles à gérer. Un jour, une femme m’a dit qu’elle ne pouvait pas se permettre de prendre du temps pour elle. C’est parfois très compliqué de se débarrasser de cette logique », décode Mélanie Couillard.
Elle note ainsi que le profil des voyageuses qui sollicitent ses conseils est très variable entre les femmes âgées de 20 à 35 ans et les femmes en préretraite. La période intermédiaire marquée par la maternité pour beaucoup est souvent une période de vide. « Le personnage du père qui voyage a toujours existé. Il faut expliquer aux jeunes femmes que l’abandon ne les empêche pas d’embrasser leur maternité », pointe Lucie Azema.
Ne pas tomber dans le culte de la performance
Il n’y a pas de grand ou de petit voyage. Tout ce qui compte, c’est ce que vous voulez atteindre. « La partie rêve, mais aussi la partie fantasme, est importante : c’est là que tout commence. Il faut imaginer des lieux », souligne Lucie Azema. A ce titre, Instagram a bousculé les pratiques… parfois dans le mauvais sens. « Il est important de prendre du recul par rapport à votre pratique Instagram. Le voyage devrait être un endroit où vous êtes beaucoup plus libre », explique l’auteur. « Instagram, en revanche, reprend la notion d’accomplissement. Il y a des erreurs, ça arrive. Parfois, vous vous ennuyez à voyager et ce n’est pas grave. »
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Se lancer sans se retourner
Vous êtes arrivé à la fin de l’article ? Il ne vous reste plus qu’à prendre votre sac et c’est parti !
(1) En octobre 2022, Lucie Azema publie son deuxième livre : L’usage du thé, une histoire sensible du bout du monde (éd. Flammarion, 2022).
Est-ce que le voyage rend libre ?
Pourquoi le voyage est-il nécessaire pour les humains ? Les voyages nous permettent de changer notre regard sur les choses qui nous tiennent à cœur et de nous recentrer sur ce qui compte vraiment. De retour chez vous, vous appréciez le confort de votre lit, le bonheur de revoir vos proches et le simple fait d’avoir un chez-soi beaucoup plus.
Quel est l’impact du voyage ? Voyager permet de faire le point sur sa vie, ce que l’on veut mais aussi ce que l’on ne veut plus… Rien de tel que d’être loin de sa zone de confort pour se connaître et avoir une vision beaucoup plus claire de ce que l’on souhaite réaliser dans sa vie .
Quel est l’avantage de voyager? Le voyage nous permet de nous évader de notre quotidien et de casser la routine dans laquelle nous sommes installés. Lorsque nous nous lançons dans une aventure vers l’inconnu, nous réalisons des choses extraordinaires dans des environnements souvent très différents de ce que nous connaissons.
Qu’est ce qu’apportent les voyages ?
C’est ce qu’on appelle la découverte de soi et l’exploration de nos capacités. Voyager nous permet de nous découvrir car nous rencontrons de nombreuses situations inconnues. Parfois, nous nous sentons plus libres de faire des choses que nous ne ferions jamais à la maison.
Quels sont les avantages du voyage pour les jeunes ? Pourquoi voyager est-il bon pour les enfants ? Thierry Tahon : Un voyage permet à l’enfant et à la famille de sortir de leur cadre de vie habituel, d’affronter des situations nouvelles et inédites, de partir à la découverte du monde. L’intérêt d’un voyage consiste à côtoyer l’inconnu, à perdre ses repères.
Comment voyager seule pour la première fois ?
7 conseils si vous voyagez seul pour la première fois
- Dites oui à de nouvelles expériences.
- Ne mangez pas seul.
- Explorez par vous-même
- Discutez avec les gens autour de vous.
- Soyez prêt à remuer (et à porter un toast)
- Organisez votre voyage idéal.
- Utilisez (et allumez) votre téléphone au bon moment.
Où aller pour la première fois Pour la première fois en Europe, on pense généralement à visiter en priorité des pays comme la France, l’Espagne ou l’Angleterre, en passant le plus souvent par leurs capitales respectives.
Pourquoi partir seul en voyage ?
Partir seul peut ainsi permettre un échange plus intensif et plus approfondi avec les autres. Un voyage en solo vous rendra plus susceptible de faire de nouvelles connaissances et amitiés, voire de trouver l’amour. De plus, dans certains cas, ce type d’aventure permet une grande liberté.
Qu’est-ce qui motive les gens à voyager ? Un voyage loin de chez soi vous fait sortir de votre zone de confort. Les problèmes, la solitude, les doutes, tout ce qui vous fera vous remettre en question. Les voyages permettent de se mettre au défi et d’apprendre à les affronter.
Est-ce bien de voyager seul ? Voyager seul permet de faire le point Loin de la famille et des amis, ce séjour à l’étranger peut être l’occasion de réfléchir et de faire le point sur votre situation, votre retour en France et votre avenir.
Comment s’appelle la peur de voyager ?
La peur de voyager porte un nom, l’hodophobie, et va bien au-delà de la peur plus générale de prendre l’avion. Vacances Bleues vous donne des explications et des remèdes.
Qu’est-ce que l’amaxophobie ? Définition. L’amaxophobie représente une peur panique de conduire ou de s’asseoir dans un véhicule, y compris du côté passager. En tant que phobie à part entière, elle se manifeste de manière exagérée, excessive et irrationnelle.
Qu’appelles-tu la peur de voler ? Les personnes qui ont peur de l’avion ou de l’aérophobie ressentent une anxiété d’anticipation dès qu’elles planifient un vol. Cette angoisse d’anticipation augmente à mesure que la date du voyage approche et s’intensifie dans les quelques heures qui précèdent le vol.
Comment ne plus avoir peur de voyager ?
Comment se débarrasser de votre anxiété de voyage. Acceptez cette émotion au lieu de la fuir. Le cerveau humain est perturbé à l’idée de sortir de la routine, c’est naturel. Laissez ce sentiment de peur venir à vous, affrontez-le, acceptez-le pour le surmonter et laissez-le partir.
Pourquoi les gens ont-ils peur de voyager ? Cette peur a deux raisons principales : La peur de l’inconnu car peu de gens comprennent comment un avion peut voler ; Les conséquences psychologiques des catastrophes aériennes.
Comment ne pas avoir peur de voyager ? Pour Sira, l’une des choses qui peuvent aider une personne souffrant d’anxiété liée aux voyages est de planifier son voyage à l’avance. Par exemple, vous pouvez rechercher où se trouve votre hôtel/auberge/Airbnb et planifier les visites que vous souhaitez.
C’est quoi la Bélénophobie ?
(Médecine) Peur des aiguilles et des objets pointus.
Comment traitez-vous la Belonephobie? Traiter la bélonéphobie S’allonger, ne pas regarder l’aiguille, penser à autre chose, etc. Tous ces « petits moyens » peuvent aider le patient à surmonter ses peurs. Si cela ne suffit pas, une thérapie cognitive et comportementale peut aider à gérer et à minimiser la peur.
Qu’appelles-tu les peurs des gens ? La scopophobie est un trouble anxieux caractérisé par une peur anormale d’être vu ou observé par les autres. C’est une peur sociale et spécifique, c’est-à-dire une peur irrationnelle qui est délibérément déclenchée en public.