Médecin généraliste au Centre Médical de Saint-Just, Xavier Orazi a repris son bâton de pèlerin pour que les habitants du territoire du Pays de Lunel connaissent et profitent au mieux de ce service obligatoire.
La goutte qui a fait déborder le vase et fait déborder le vase de Xavier Orazi, c’est ce fameux week-end de novembre, en pleine épidémie de bronchiolite, durant lequel un collègue de service n’a pas eu le moindre appel et encore moins la visite.
Depuis, le médecin généraliste de Saint-Just, qui habite la ville depuis trente-quatre ans, veut alerter « et surtout informer » la population sur cette continuité obligatoire et toujours pertinente du service de soins sur le territoire.
Une pénurie de médecins volontaires sur le territoire
« Beaucoup de gens pensent que cela n’existe plus et qu’il n’y a que les urgences ou le 15 », déplore le professeur de santé, qui travaille aux côtés d’autres praticiens au Centre médical Saint-Justoise, avenue de la Condamine.
Une – fausse – idée qui germe depuis de nombreuses années dans l’esprit des habitants du Pays de Lunel pour de nombreuses raisons.
« Avec la création des urgences à Lunel et dans l’antenne du Samu – deux très bonnes choses en plus – la majorité des patients se rendent dans ces deux services de santé et ont quitté les gardes médicales », explique le médecin généraliste qui admet que « même s’il est obligatoire, un service de garde est effectué sur la base du volontariat (s’il fait défaut, le préfet est en mesure de requérir un praticien, ndlr).
« Des 51 médecins généralistes du territoire du Lunellois, nous étions encore 35, à l’automne, à participer aux rondes de garde. Aujourd’hui, ils ne sont plus qu’une dizaine… » L’explication de cette désertion des patients et des médecins généralistes eux-mêmes dans les cabinets médicaux les week-ends et jours fériés, c’est simple, selon le médecin de Saint-Just.
« Le personnel de 15 ans est débordé d’appels et ne peut pas toujours faire face à toutes les demandes qu’il reçoit. Donc il n’a pas toujours la possibilité de rediriger et de nous envoyer des patients qui… s’impatientent au bout du fil et ils finissent par aller seuls aux urgences, explique Xavier Orazi.Quand je vois des enfants de 6 mois, avec une fièvre de 40°C, attendre des heures, avec leurs parents, pour une rhinopharyngite, c’est un manque de respect. Et pour le patient. Et pour nos collègues des urgences.
Difficile à accepter pour le médecin généraliste qui ne peut imaginer qu’en ce moment, les cabinets médicaux soient désespérément vides ou presque. « Les dimanches 8 et 15 janvier, les médecins de garde ont effectué respectivement quatre et cinq visites dans la journée. C’est impensable, voire inadmissible. Il faut absolument réactiver les gardes en ville et laisser les urgences aux Samu. », affirme le médecin de famille en affichant le calendrier des deux prochains mois de garde qu’il vient de mettre en place avec ses collègues du centre de santé de Saint-Just.
Une Maison médicale de garde créée à Lunel ?
Une décision que le docteur en médecine générale a prise pour, d’une part, rendre un service à la population « loin d’être inutile » ; d’autre part, faire connaître à nouveau et désengorger l’urgence et un Samu débordé par les affaires… qui ne doit pas et ne dépend plus d’eux.
« Il est temps que tout revienne à la case départ, que les gardiens ne soient plus subordonnés et que le patient soit « rééduqué » à le fréquenter. C’est notre combat mais aussi notre espoir », clame Xavier Orazi, qui examine après le calendrier du prochain semestre au cours duquel un groupe de médecins généralistes pourrait créer un Centre médical de garde dans la ville de Lunel.