En 10 ans, près d’une centaine de médecins sont décédés dans les Hautes-Pyrénées. Actuellement, 15 000 personnes sont assurées par la CPAM sans médecin.
Toujours au 15e rang du pays en 2018 pour le nombre de médecins généralistes, les Hautes-Pyrénées se situent désormais au 46e rang. La population de médecins du département a diminué de façon spectaculaire. « De 2011 à 2021, nous sommes passés de 256 à 160 médecins généralistes », a déclaré Jean-Robert Castel, président de l’ordre des médecins des Hautes-Pyrénées. Cette perte de médecins est liée à de nombreux facteurs importants : problèmes de beauté, pyramide des âges des médecins au cabinet, numerus clausus, décisions des jeunes médecins qu’il ne faut pas satisfaire, etc.
Le manque de médecins – ceux qui sont actifs ne veulent quasiment plus prendre d’autres patients – fait que « 177.600 assurés de plus de 16 ans, 15.000 n’ont pas de médecin traitant », d’après Jacques Baby, directeur adjoint de la CPAM des Hautes- Pyrénées. « Pour autant, il ne faut pas confondre accès à un médecin généraliste et accès aux soins », la Mission Locale d’Appui à la Santé (MAS) « accompagne nos assurés jusqu’à la bonne fin de leurs soins ». La MAS accompagne notamment les assurés dans la recherche d’un « Nous accompagnons en priorité les personnes atteintes de maladies chroniques (ALD) car elles ont besoin d’un suivi dans leur prise en charge. Nous veillons à ce que l’assurance reste dans la prise en charge, elle ne lui rembourse pas ses soins », explique Christelle Zentar , qui est responsable du service d’accès aux droits et protection de la CPAM 65. « Nous avons 8 % de personnes en ALD sans médecin traitant, ça veut dire 3 300 assurés de 40 000 à ALD », explique Jacques Baby.
Par ailleurs, le médiateur de la CPAM a également l’une de ses missions, qui est d’aider ses titulaires de carte légale à trouver ou trouver un médecin. Dans les Hautes-Pyrénées, une médiatrice, Sandrine Berge-Sarthou.
« En 2022, nous avons reçu 181 références, dont 92 pour la recherche d’un médecin. Sur 92 demandes, nous avons trouvé un médecin pour 80, les douze autres reçoivent une réponse ». Sandrine Bergé-Barthou a expliqué que l’assuré qui cherche un thérapeute devrait lui envoyer une liste des médecins qu’il a contactés, sans succès. « Nous avons un service, lié aux professionnels de santé, qui m’informe dès qu’un rendez-vous chez le médecin est connu ». Sandrine Bergé-Sarthou a contacté cette nouvelle société en proposant d’accepter les assurés comme médecins. Dans sa recherche d’un médecin, la CPAM fait également appel à la communauté professionnelle territoriale de santé de Tarbes-Adour, un organisme de soins. La CPAM, en collaboration avec l’ARS et le ministère du ministère, a organisé des réunions attractives afin d’attirer des médecins sur le territoire.
Assistantes médicales et IPA
Jacques Baby a également évoqué le nouveau système de « temps médical gratuit pour permettre aux médecins d’augmenter leur nombre de patients ». Il a déclaré la volonté du gouvernement d’augmenter le nombre d’adjoints au médecin ainsi que le rôle des infirmières en pratique avancée (IPA), en fournissant Dans certains emplois, les médecins auront un répit pour prendre plus de patients. « Nous rencontrerons également des médecins bénévoles qui cesseront bientôt leurs activités et nous contacterons leurs patients en ALD pour trouver un médecin traitant », a ajouté Jacques Baby.
Les centres de santé publics, Louis Lareng, à Tarbes, Juillan, Aureilhan, Bordères, et les médecins salariés, peuvent répondre aux besoins des assurés sans médecin. La CPAM a pu trouver un médecin dans ses antennes locales. Ils maintiennent également les délais d’intervention d’urgence.
Enfin, un autre projet médical est en préparation. « En coordination avec l’ARS et l’agglomération Tarbes-Lourdes-Pyrénées, nous essayons d’avoir une réponse hors hôpital par téléphone, avec la création d’un service qui n’a pas été organisé pour que les soins ne sortent pas encore des limbes. » a conclu Jean-Robert Castel
« Les centres de santé municipaux, c’est une mauvaise solution »
Dr. Emmanuel Folie-Desjardins, spécialiste de Lourdes, évoque le manque de médecins et de centres de santé.
Dans le cas d’une solution pour résoudre la pénurie de médecins et la difficulté des patients à trouver un médecin pour soigner, Emmanuel Folie-Desjardins estime que nous sommes face au problème. « En France, environ 10 000 jeunes médecins changent et ne veulent pas s’installer, la médecine de spécialité n’est pas intéressante. Les villes multiplient les centres de santé en payant les médecins. C’est très utile pour les jeunes médecins et je comprends cela, ils ont moins de problèmes, et parfois ils n’ont même pas de responsabilités. Or, à l’hôpital, un médecin rémunéré suit en moyenne 500 patients. Vous avez 2100 patients maintenant, un nombre élevé. En moyenne, les médecins libéraux suivent l’établissement de patients de 1 000 à 1 500 personnes. Je pense que ces hôpitaux sont une mauvaise solution. La vraie solution est de rendre la pratique de la médecine plus attractive pour inciter les jeunes médecins à rester. Les médecins qui seront organisés verront 2 à 3 fois plus de patients qu’un médecin rémunéré et résoudront le problème « des patients laissés au bord de la route ». Emmanuel Folie-Desjardins a expliqué que deux jeunes femmes médecins se sont jointes à sa pratique médicale. « Ils seraient partis en tant qu’ouvriers, ils auraient laissé plus de 1000 personnes sur le carreau ». D’accord, mais comment rendre la médecine publique attractive ? « Augmenter le prix d’une consultation raisonnable et non 50 euros, clarifier la direction est important. Je passe une heure par jour dans la direction. Donnez-nous la possibilité d’avoir des secrétaires. Il y en a au bureau. Ils ont aussi une assistance médicale. Je pense que c’est bien, mais on ne nous propose une contribution financière à leurs salaires que depuis plus de 3 ans ». Le Dr pense aussi Folie-Desjardins est intéressée à embaucher des infirmières auxiliaires intervention spéciale (IPA) pour simplifier le travail des médecins. « Ils sont 1700 en France, dont 97% à l’hôpital, mais ils sont peu nombreux à la libération. Peut-être choisissent-ils l’hôpital parce qu’il est plus visible ? Directement, on leur demande plus que leur formation et le risque d’un recul de leurs responsabilités professionnelles. C’est super mais ça ne peut pas être permanent. »