Pouvoir d’achat : le rachat des RTT fait débat

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Written By Sophie Ledont

Rédactrice passionnée qui a vécu dans plus de 25 pays toujours à la recherche de la dernière information.

Travailler plus pour gagner plus : fidèles au slogan popularisé par Nicolas Sarkozy lors de sa campagne présidentielle en 2007, les députés LR ont ouvert la voie au rachat des journées RTT non utilisées. La mesure, synchronisée par le gouvernement, et adoptée vendredi 22 juillet dans le projet de loi de finances rectificative en cours de discussion au parlement, suscite l’émoi.

Seize personnalités dont l’écologiste Yannick Jadot, l’universitaire Dominique Méda, des spécialistes des conditions de travail et des syndicalistes ont dénoncé un « cheval de Troie de la régression sociale » dans une tribune publiée samedi 30 juillet sur le site du Journal du dimanche.

Un dispositif limité dans le temps

Un dispositif limité dans le temps

Le dispositif adopté en première lecture à l’Assemblée nationale prévoit qu’un salarié peut demander à son employeur la prise en charge des jours de RTT non utilisés, dans la limite d’un plafond de 7 500 €. Cette récompense supplémentaire ne sera pas soumise à des impôts ou à des cotisations de sécurité sociale.

Le dispositif a été limité dans le temps par un amendement issu de la majorité présidentielle, pour couvrir une période du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2023.

Présenté dans le paquet visant à soutenir le pouvoir d’achat des ménages, « il aura l’attrait d’un gain immédiat pour les salariés les plus modestes », reconnaît l’un des signataires de la tribune Olivier Mériaux, ex-directeur général adjoint de l’Anact (agence nationale agence pour l’amélioration des conditions de travail).

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Une négociation individuelle

Une négociation individuelle

Les signataires de la tribune craignent toutefois les possibles dérives du dispositif. Même si elle est théoriquement volontaire, « cette reprise de RTT ne sera pas contrôlée par une branche ou une entreprise, mais fera l’objet d’une négociation individuelle entre le salarié et son employeur », note Olivier Mériaux, qui s’inquiète des marges de manœuvre réelles. d’un salarié, qui ne souhaite pas monétiser son RTT.

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Aux côtés des représentants du Nupes, les signataires regrettent surtout une disposition qui, comme l’encouragement des heures supplémentaires ou le triplement de la prime Macron « sert surtout à éviter de traiter le vrai problème du pouvoir d’achat : la hausse des salaires ».

Gagnant-gagnant

Gagnant-gagnant

Pour les députés LR, soutenus par les députés de la majorité présidentielle, la mesure est de l’ordre du gagnant-gagnant. « Actuellement, les entreprises ont des difficultés à recruter, à contractualiser et à répondre à la demande, et les salariés doivent souvent renoncer à leurs journées de RTT pour soutenir l’activité. Nous proposons qu’ils soient compensés par de l’argent sonnant et froid », a ainsi prôné lors des débats le député LR Véronique Louwagie Il s’agit en tout cas d’un écart de plus dans ces 35 heures qui, sans être radicalement supprimées, sont peu à peu dépassées.