Prêt immobilier : Ces emprunteurs sont pénalisés par le taux de consommation

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Written By Sophie Ledont

Rédactrice passionnée qui a vécu dans plus de 25 pays toujours à la recherche de la dernière information.

Dans la note sur l’économie publiée mi-novembre, les notaires français s’inquiètent de la baisse du volume des transactions et évoquent notamment le taux d’attrition.

Les volumes de ventes de maisons anciennes ont commencé à lentement reculer (-5,6% sur un an en août), selon le rapport publié par les notaires français sur l’état de l’immobilier le 14 novembre. Cette tendance s’explique notamment par le fait que de nombreux demandeurs de crédit voient leur dossier rejeté car ils dépassent le taux d’érosion réglementaire, c’est-à-dire au-dessus de la limite maximale à laquelle les banques ne peuvent accorder de crédit.

Et pour cause, malgré de nombreuses augmentations successives, un problème majeur demeure. Soi-disant pour protéger les prêts d’éventuels abus des banques, le taux d’usure est « tout compris ». Cela signifie qu’en plus du taux nominal du prêt, il comprend également l’assurance emprunteur, les frais de dossier et les sûretés. Cependant, avec le niveau actuel des taux d’attrition, les dossiers qui pourraient normalement être financés peuvent se retrouver bloqués.

Une situation dont se plaignent depuis plusieurs semaines les courtiers, désormais rejoints par les notaires français. Dès lors, ils préviennent que le taux d’érosion est un problème plus présent dans leurs échanges avec les clients, du fait de la hausse des taux, et que son effet sur la viabilité des projets immobiliers est plus sérieux. »

D’un outil de protection du consommateur à un outil d’exclusion

« Depuis plusieurs mois, les pouvoirs des banques commerciales sont réduits en raison du resserrement de l’écart entre le taux d’intérêt courant et le taux de l’OAT à 10 ans (l’indicateur des taux d’emprunt de l’État français, l’indicateur de référence de l’évolution de la France sur le marché du crédit). L’offre est mécaniquement limitée et fait de l’outil nécessaire à la protection des consommateurs un outil de raréfaction voire d’exclusion du crédit, y compris pour les bons profils qui n’atteignent pas le taux d’emprunt maximum de 35 %. le taux d’usure, à un taux différent du taux bancaire, donc l’accès au crédit crée un goulot d’étranglement qui le complique paradoxalement ».

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Par ailleurs, comme l’explique Pierre Madec, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques, interrogé par Le Monde, « ce rythme d’érosion n’affecte pas les maisons de la même manière. Les plus riches peuvent toujours emprunter et acheter dans des zones tendues, ce qui contribue à y maintenir une pression à la hausse sur les prix ; Ceux qui n’obtiennent plus de crédit sont moins nombreux, dans des territoires moins tendus. Cela suggère un marché du crédit et de l’immobilier à deux vitesses. »

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De nouvelles dispositions à venir en 2023 ?

Or, selon la Banque de France, le taux d’attrition au 1er octobre a connu une « augmentation proportionnée et plus importante qu’en juin dernier ». Jusqu’à présent, il a refusé de reconnaître tout problème avec sa méthode de calcul.

Du côté du Gouvernement, il admet que des améliorations sont à prévoir : « Il faut voir si la méthode de calcul du taux d’érosion tous les mois n’est pas trop longue, si on peut être plus en phase avec le quotidien et la réalité ». , demandait fin octobre le ministre du Logement Olivier Klein. Les discussions devaient avoir lieu début novembre, avec le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

Ainsi, comme l’a expliqué Olivia Grégoire, sous-ministre des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme lors de la réunion du 15 novembre, « en matière d’accès au crédit, le gouvernement va bouger en 2023. Le Gouvernement a déjà fait un état des lieux complet des effets de l’émission et du taux d’érosion. Un nouveau mode de perception des redevances a été mis en place pour avoir une vision plus fine et plus précise des taux moyens. Ainsi, au 1er octobre, les différents taux d’érosion ont eu une augmenter ».