Quand un ancien homme d’affaires l’encourage à créer sa propre entreprise

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Written By Sophie Ledont

Rédactrice passionnée qui a vécu dans plus de 25 pays toujours à la recherche de la dernière information.

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La création d’entreprise continue d’augmenter en France aujourd’hui. Selon l’INSEE, près d’un million de nouvelles entreprises ont été créées en 2021, soit 17 % de plus que l’an dernier, quand, malgré la pandémie de Covid-19, le précédent record avait déjà été établi. 19. Face à la crise et à la fermeture, les Français semblent vraiment vouloir changer de vie pour plus de satisfaction et un meilleur équilibre entre travail et vie personnelle.

Dans ce contexte, l’entreprise se féminise, mais les chiffres montrent qu’il reste encore un long chemin à parcourir pour parvenir à l’égalité : les femmes représentent actuellement 32,1% des entrepreneurs, quel que soit le statut de l’entreprise, mais cette part est stable depuis plusieurs années. . an.

Cela fait 15 ans que le premier réseau de soutien aux femmes (Force Femmes) est arrivé. De nombreux autres réseaux ont vu le jour (LesPremières, Girls in Tech, Bouge ta Boîte, etc.), autant de mécanismes qui permettent aux femmes d’oser se lancer en entrepreneuriat. Pourtant, les conclusions d’aujourd’hui restent les mêmes qu’hier : les femmes créent leur entreprise pour mieux concilier vie professionnelle et vie privée, pour échapper aux difficultés salariales (harcèlement, stéréotypes, etc.) car elles sont toujours confrontées au genre et à l’autocensure.

Étant donné que les motivations pour les entreprises entrepreneuriales étaient assez similaires entre les femmes et les hommes, dans une recherche récente, nous avons essayé de comprendre comment les souvenirs d’événements importants vécus pendant la période de salaire peuvent perturber la carrière professionnelle.

Pour y parvenir, de nombreux entretiens ont été menés portant sur les expériences salariales antérieures. Ils montrent comment les souvenirs influencent la création d’entreprise et proposent des pistes pour un accompagnement plus adapté.

Frustration et sexisme

Frustration et sexisme

Une mauvaise ambiance de travail, un manque de reconnaissance et d’audition ou des inégalités subies sont autant de raisons de quitter le marché du travail que de construire un projet entrepreneurial. Lorsque les femmes racontent leurs expériences, la précision et le détail des événements dont elles se souviennent sont incroyables. Comme l’a reconnu un entrepreneur que nous avons rencontré, la frustration et l’insatisfaction au travail continuent d’être une source de souffrance qui conduit à quitter l’entreprise :

« Les trois dernières années de travail rémunéré n’ont pas été pour moi source d’épanouissement : stress, nervosité et fatigue physique, dégradation de la vie sociale, etc. Je ne reconnaissais plus mes valeurs dans les attentes du métier et j’ai rapidement ressenti le besoin de lâcher prise pour envisager une reconversion et voler en autonomie. On m’a profité et je n’ai pas été payé équitablement. »

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Un autre confirme cette souffrance vécue :

« Après 7 ans, j’ai fait un burn-out et je suis tombé malade. Comme je ne pouvais pas (et ne voulais pas) travailler au même rythme, c’est-à-dire tuer le travail de 3 personnes à plein temps, mon patron me considérait comme un meuble.

Les témoignages abordent également de nombreux faits liés au sexisme courant et aux stéréotypes très répandus en entreprise, comme ce que nous a dit une de nos répondantes :

« J’ai vécu trop de choses époustouflantes pour écrire… Même quand un homme me donne un marteau, il dit que c’est un peu dur, alors vous pouvez imaginer ce que les gens me disent en tant que femme. » taille-haie ou tronçonneuse à la main. Et puis ils me demandent si j’ai des diplômes, mais pas l’homme.

Lors d’un pas vers la création d’entreprise, les souvenirs des expériences fournissent à l’entrepreneur une base autobiographique qui permet de justifier le désir de changement de carrière. Cette base peut être une aide précieuse pour soutenir les structures, les réseaux et maintenant les grands groupes qui investissent dans les femmes pour les aider dans leur reconversion en les accompagnant.

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La force du groupe

La force du groupe

Des études antérieures ont notamment montré que l’accompagnement dans un groupe exclusivement féminin rassure le porteur de projet. Les échanges en groupe, comme ceux formés par le programme de mentorat 100 % féminin She’s Mercedes, soulèvent des questions sur le sexisme, le harcèlement et les difficultés de carrière. En articulant ce qui les a fait tourner à nouveau, ils reprennent confiance et lèvent les doutes.

Devant le groupe, ils racontent leurs souvenirs souvent éprouvants. Une mémoire « autobiographique » est alors sollicitée et apparaît comme support du spectacle. Par exemple, un entrepreneur a bénéficié de cette aide, réalisant qu’il avait fait le bon choix en changeant de carrière :

« En tant qu’employé, j’ai très rarement eu l’occasion de m’exprimer pleinement. J’avais besoin que les gens me fassent confiance et que mes managers reconnaissent mon travail. Parfois, j’avais l’impression de tout donner, je me fatiguais sans me montrer. »

La baisse du nombre de femmes entrepreneures montre que les femmes sont toujours confrontées à des barrières sociétales qui les empêchent de poursuivre leur carrière ou de concrétiser leur aventure entrepreneuriale. L’application d’un accompagnement sur mesure par le biais de questionnements introspectifs, de jeux de simulation, de projections et de la mobilisation de ces mémoires apparaît ainsi comme un moyen d’aider à lever les doutes et à réduire progressivement les écarts entre les sexes dans le milieu entrepreneurial.