Réciproques Les tarifs des complémentaires santé ont augmenté de 7…

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Written By Sophie Ledont

Rédactrice passionnée qui a vécu dans plus de 25 pays toujours à la recherche de la dernière information.

Energie, alimentation, TGV… Il faut désormais s’ajouter à la longue liste des prix vertigineux des complémentaires santé. Alors que l’inflation était en moyenne de 5,2 % en 2022, les prix des primes d’assurance maladie ont augmenté de 7,1 % entre 2022 et 2023, selon une étude de l’UFC-Que Choisir. Cette augmentation moyenne correspond à « une augmentation moyenne des cotisations de 126 euros sur l’année », précise l’association de consommateurs qui a analysé 594 contrats individuels, couvrant 128 organismes.

C’est une hausse supérieure à celle annoncée par la Mutualité française début janvier (4,7%). Cette différence s’explique par le fait que dans son calcul, l’UFC Que Choisir prend en compte la majoration tarifaire générale ainsi que celle appliquée en fonction de l’âge de l’assuré, alors que la Mutualité française calcule la majoration tarifaire à âge inchangé. L’enquête de la Mutualité française s’est également concentrée uniquement sur les mutuelles, tandis que l’association de consommateurs a inclus les assureurs et les organismes d’assurance dans son étude.

Des hausses inégales selon les organismes et complémentaires

Ce sont précisément ces assurances complémentaires santé qui sont devenues plus chères. Chez les assureurs, l’augmentation a été en moyenne de 9 %, chez les organismes d’assurance de 8,8 %, tandis que chez les mutuelles, elle a été de 6,9 ​​%.

Certaines organisations ont également eu plus de difficultés que d’autres. C’est le cas de trois leaders du marché : Harmonie Mutuelle (+9,1%), Malakoff Humanis (+7,2%) et Axa France (+9,7%). L’UFC-Que Choisir a également révélé que certains organismes n’ont pas augmenté leurs tarifs pour cette année, alors que d’autres ont même vu une baisse.

Enfin, certains consommateurs ont été particulièrement touchés, puisque 20% d’entre eux « ont même subi une augmentation de plus de 240 euros », note l’UFC-Que Choisir. Il n’y a pas de profil particulier pour ces malheureux consommateurs : « c’est plus spécifique à certains organismes ou certains contrats qui étaient auparavant mal calibrés, conduisant à un recalibrage en 2023 avec une augmentation très importante », note Marie Roubtsova, chef de projet Santé à l’UFC. Que Choisir.

Les consommateurs ont aussi souvent une mauvaise perception de cette hausse de prix car parmi les avis de péremption analysés par l’association, « aucun d’entre eux ne mentionne une hausse de prix en euros ou en pourcentage (…) alors que ces contrats se renouvellent chaque année par tacite reconduction » .

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Le 100% santé et un manque de transparence en cause

Plus globalement, les tarifs des complémentaires santé individuelles ont augmenté de 23% depuis 2019, « c’est-à-dire à un rythme deux fois supérieur à celui de l’inflation (10,6% »), dénonce l’association.

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Selon l’UFC-Que Choisir, cette hausse de prix s’explique précisément par la « mauvaise gestion du 100% santé », un dispositif qui permet d’accéder aux soins pour les prothèses auditives, dentaires et optiques, avec une prise en charge complète. « Le but était que les coûts pour la complémentaire santé de cette réforme soient négligeables grâce aux énormes économies réalisées sur l’optique. Mais ces économies étaient largement insuffisantes et le coût était plus élevé pour les organisations. En augmentant les cotisations, ils la répercutent sur les assurés », explique Maria Roubtsova.

L’association note également les « coûts de gestion relativement élevés » de la complémentaire santé, qui représentent en moyenne 21% des cotisations. Dans ce contexte, « les consommateurs sont plus que jamais intéressés à comparer les offres concurrentes en résiliant à tout moment », ce qui est possible dès fin 2020, note l’association dans son enquête. Mais pour cela, elle demande « plus de transparence » aux différentes agences.

« Aujourd’hui, il est très difficile de savoir quelle complémentaire santé correspond le mieux à mes besoins car chaque organisme présente ses tableaux de garanties dans des formats très différents. C’est le seul service en France où toute la profession refuse de communiquer ses offres et ses tarifs, c’est aberrant que les informations sur les offres soient si peu visibles, lisibles et comparables », dénonce Marie Roubtsova. Son association réclame donc « une régulation des contrats sur la complémentaire santé pour qu’elles soient lisibles et compréhensibles par le commun des mortels », notamment avec « des grilles tarifaires uniformisées, avec le montant en euros ».