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Régulation en Chine : Alibaba se sépare des dirigeants d’Ant Group

En limogeant le leader du groupe Ant, Alibaba tente de montrer de la bonne volonté envers Pékin. Photographie : Alibaba

En Chine, la majorité des dirigeants d’Ant Group impliqués dans le partenariat avec Alibaba ont démissionné, permettant au géant du e-commerce de se réorganiser alors que les autorités surveillent de près les activités des deux sociétés fondées par Jack Ma.

Fin d’un partenariat datant de 2010

Dans son rapport annuel publié le mardi 26 juillet, Alibaba a notamment noté que le PDG d’Ant Group, Eric Jing, ainsi que le directeur de la technologie, Ni Xingjun, ne sont plus partenaires. De plus, Simon Hu et Shuai Wang, deux dirigeants d’Alibaba, ont pris leur retraite et ne font plus partie du partenariat.

Actuellement, seuls les employés d’Alibaba sont autorisés à devenir partenaires. Cette collaboration, fondée en 2010, vise à préserver la culture imaginée par les fondateurs de l’entreprise, Jack Ma et Daniel Zhang. En particulier, cela leur permet de garder le contrôle de l’entité lorsqu’elle sera cotée à la Bourse de New York en 2014. L’arrangement, par exemple, permet aux cadres supérieurs de nommer une majorité du conseil d’administration pour l’approbation des actionnaires.

De son côté, Ant Group, propriétaire du système de paiement ultra-populaire Alipay, a réorganisé son conseil d’administration ces derniers mois, portant le nombre d’administrateurs indépendants à 4 sur 8 membres au total. Il a également réduit le nombre d’administrateurs non exécutifs d’Alibaba de trois à deux, a rapporté le média spécial Bloomberg. Fintech a déclaré que cette restructuration « fait partie de nos efforts continus pour améliorer la gouvernance d’entreprise ».

En Chine, le contrôle de l’État sur le secteur technologique se développe. Photographie : Yan Ke / Unsplash

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Alibaba et Ant Group sont dans le viseur de Pékin

Ce genre de changements dans les deux plus grands fleurons du secteur technologique chinois ne sont pas dus au hasard, mais proviennent de la large prise de contrôle de tous les secteurs par Pékin, une approche qui a commencé fin 2020 alors qu’Ant Group s’apprête à faire le plus gros IPO dans l’histoire.

À cette époque, les autorités ont suspendu les introductions en bourse et décidé de réglementer toutes les entreprises technologiques chinoises, en se concentrant initialement sur la fintech. Le but : garder le contrôle sur cette entité dont le pouvoir semble devenu trop important aux yeux de Pékin. En conséquence, Alibaba a été condamné à une amende record de 2,3 milliards d’euros pour pratiques anticoncurrentielles, tandis qu’Ant Group a été contraint d’annoncer sa restructuration en une holding financière, qu’il dirige actuellement.

Depuis, les lois se sont multipliées pour mieux contrôler les entreprises chinoises, et ces dernières ont été contraintes de modifier leur structure pour éviter les foudres du Parti communiste.

Alibaba bientôt listée à Hong Kong ?

Cependant, il semble que de nombreux efforts d’Alibaba portent enfin leurs fruits. La société a en effet annoncé qu’elle demanderait une cotation primaire à Hong Kong, ce qui lui permettra d’être incluse dans le lien de la bourse et des bourses de Shanghai et de Shenzhen.

Quant au groupe Ant, cependant, l’introduction en bourse n’est pas prévue pour le moment, bien que la firme ait précisé en 2021 qu’elle entrerait en bourse un jour ou l’autre.

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