André DUSSOLLIER sur la scène du Théâtre Bouffes Parisiens pour son spectacle « Upside down ».
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Rendre vie aux écrits
© Gilles BASSIGNAC / DIVERGENCE POUR LE JDD
Chaque soir, durant 60 représentations, il débarque sur la scène du Théâtre des Bouffes parisiens avec son pied gauche. Les marins se caractérisent par la superstition, ce qui ne dispense pas leurs amis acteurs d’avoir leurs hobbies. Quatre ans après l’unique étape de Novecento, où il incarnait un orphelin incapable de quitter le paquebot sur lequel il a été élevé par l’équipage, André Dussollier, 77 ans en février prochain, reviendra sur le pont. « Le théâtre est mon bateau », avoue-t-il dans un aveu caché. C’est là que le fils de ce contribuable a trouvé ses racines, un enfant unique qui déguise sa solitude à travers les livres. En 2001, il revient à ses lectures dans un spectacle intitulé Sacred Monsters, Sacred Monsters. Vingt-deux ans plus tard, après le long marathon du Novecento – 400 représentations étalées sur cinq ans – l’acteur marche dans les pas de Baudelaire, Hugo et Guitry avec trois Césars et un Molière, qui trouvent de nouveaux compagnons en Roland Dubillard ou Henri Michaux. pour ce voyage littéraire toujours uniquement intitulé Upside down, comme le sketch de Raymond Devos.
Le théâtre me rappelle une montgolfière
A propos des livres, Proust disait que ce sont des amis rangés sur une étagère. Le pouvoir d’un acteur est de les faire vivre en les incarnant. L’été dernier, j’ai joué ces paroles au hasard dans des festivals. J’ai réalisé à quel point ils étaient contemporains à une époque où la langue prioritaire est celle de la télévision, des affaires et des SMS. Il y a toujours des histoires concrètes, des choses du quotidien, mais portées par la beauté d’une langue. Croyez-en l’abbé de Lattaignant : vous ne croiriez pas que ce texte galant a été écrit en 1751 ! Ou Le Mot de Victor Hugo : j’avais lu ce poème dans l’émission C à vous, pour illustrer les rumeurs dans le domaine social, quand on peut juger sur un mot, une opinion, un avis, on a déjà été condamné auparavant. Eh bien, rien n’a changé depuis 1858 sauf la maîtrise de la langue ! Par leur humour, leur côté dramatique, tous ces auteurs d’époques différentes vous racontent comment est votre vie aujourd’hui. Le spectacle débute également par un monologue d’une pièce que Sacha Guitry joua sur cette même scène le 2 juin 1917 ; ce jour-là il y eut de terribles mutineries, la guerre n’était pas loin et pourtant la vie continuait loin du front…
Éternel petit garçon
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L’endurance du sportif
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Sur scène, j’ai l’impression d’avoir encore 10 ans : une joie enfantine me prend, me revient, me fait avancer. « Quelle étrange aventure pour un petit garçon de vieillir », disait un auteur américain. En fait, on vieillit à l’extérieur mais on reste toujours le garçon qu’on était. Notre nature, nos joies ne varient pas. J’ai découvert le théâtre pour enfants dans un petit village où les relations sociales étaient extrêmement restreintes. En sixième, un professeur, au lieu de nous familiariser avec les auteurs par le texte, nous a emmenés au théâtre. Découvrir Foil de carotte [de Jules Renard] a été un choc. Soudain, dans cette ville de 1 000 habitants, où chacun restait enfermé dans son propre univers, un monde s’est ouvert à moi. Dès lors, j’ai poursuivi ma scolarité sans jamais abandonner l’envie de devenir acteur. C’est comme ça que je suis allé à Paris à 23 ans. Après un an de cours particuliers, je suis entré au conservatoire, et par le théâtre, le cinéma est venu à moi. François Truffaut m’a remarqué au conservatoire et m’a engagé pour son film Une belle fille comme moi [1972] avec Bernadette Laffont, Charles Denner et Claude Brasseur.
Sur scène j’ai l’impression d’avoir encore 10 ans
Le théâtre m’a fait manquer des rôles au cinéma. En 2011, Alain Resnais me voulait pour un film long à monter. Malheureusement, entre-temps, j’avais accepté de jouer un match avec Niels Arestrup, Diplomacy. Ce face à face où je devais empêcher le général nazi von Choltitz de détruire Paris était très éprouvant. Pour me convaincre, Resnais m’a alors proposé de placer une ambulance près du plateau de tournage ! Mais le corps a ses limites… Je compare souvent le travail d’un acteur de théâtre à celui d’un athlète sportif. Nous sommes sur un bouton, comme une promenade ; chaque soir, tu mets ton titre en jeu. Il y a une glorieuse incertitude. Mais quelles émotions ! Après la représentation vient le meilleur moment, celui du soulagement. L’adrénaline descend. Puis on va se coucher, mais vers 5 heures, l’insomnie vous réveille et vous inquiète pour les performances du lendemain.
Voyage en ballon
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Où vivait Bacri ?
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Je me suis formé avec La Cuisine de Mnouchkine et son Théâtre du Soleil, Giorgio Strehler, Peter Stein… Le théâtre me fait penser à une montgolfière. En passant d’un personnage à l’autre, on peut s’évader vers d’autres vies qui apparaissent comme complémentaires. La vie, les sentiments, les expressions se multiplient, même si je dois revenir à la réalité. On voit alors une vérité et, comme dans un ballon, le voyage ne se fait pas seul. Quand je ne joue pas, je vais regarder tout ce qui joue. Une mise en scène d’Ostermeier ou d’Ivo VanHove, je vais courir !
« Op der Kopp », à partir de mercredi au Théâtre des Bouffes parisiens (Paris, 2.) pour 60 représentations. bouffesparisiens.com
Où vit André Dussollier ?
Qui est la dernière petite amie de Bacri ? L’acteur a eu une relation très particulière avec son ex-femme Agnès Jaoui et sa dernière compagne Alexandra jusqu’à sa mort le 18 janvier 2021.
Qui est Alexandra, la compagne de Bacri ? C’est alors qu’il rencontre Alexandra, sa dernière compagne, qui travaille également dans le monde du cinéma. « Ce n’est pas une femme de l’image et prête sa voix à des doublages ou à des documentaires », explique Valérie Bénaïm dans son livre Le Bougon Gentilhomme.