Par Jade Bourgery – larochelle@sudouest.frPublié le 25/07/2022 à 10:00 Mis à jour le 25/07/2022 à 21:00
L’association Pays rochefortais en alerte’ (PRA) a rencontré les habitants du quartier de la Vacherie, ce dimanche 24 juillet, pour faire le point sur les nuisances causées par la Fonderie NDC. Une bataille judiciaire s’engage
« On est là pour dire que ça pue. » Les habitants du quartier de la Vacherie défilent derrière le micro. Ils sont une vingtaine à avoir répondu à l’appel de l’association PRA ce dimanche 24 juillet matin. Philippe, habitant, lit à haute voix un article qui dépeint le scandale Metaleurop dans le Nord de la France. « Si ça continue, dans 20 ans ce sera nous. Dans cette fonderie du Pas-de-Calais qui pollue l’air depuis dix ans, une enquête indépendante a révélé la pollution…
« On est là pour dire que ça pue. » Les habitants du quartier de la Vacherie défilent derrière le micro. Ils sont une vingtaine à avoir répondu à l’appel de l’association PRA ce dimanche 24 juillet matin. Philippe, habitant, lit à haute voix un article qui dépeint le scandale Metaleurop dans le Nord de la France. « Si ça continue, dans 20 ans ce sera nous. Dans cette fonderie du Pas-de-Calais qui pollue l’air depuis dix ans, une enquête indépendante a révélé une contamination au plomb des sols. En conséquence, les métaux lourds se retrouvent partout, à des niveaux alarmants, des légumes aux cheveux des enfants.
A Rochefort, les habitants du quartier de la Vacherie ont peur de vivre la même histoire. NDC Foundry (anciennement Casting in Shells) est bien connu dans la ville. Cette usine de pièces en fonte pour équipementiers automobiles est loin d’être un exemple en matière d’écologie. Un secret pour personne depuis 2011 et les premières déclarations, assez, faites par la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement).
Rouille, pollution
Depuis trente ans, les habitants du quartier tentent de se faire entendre. Et l’association de défense de l’environnement les a justement réunis pour témoigner.
Christian est venu à la réunion publique avec sa toile de jardin sous le bras. Acheté transparent et lisse il y a six mois, il est maintenant granuleux et taché de rouille. « Je l’ai mis pour protéger ma table ! » Imaginez si je ne l’avais pas, se plaint-il. Vous voulez une preuve, la voici ! »
« Il y a de la pollution qu’on voit, mais ce n’est pas tout. Qu’y a-t-il qu’on ne voit pas, infiltré dans nos poumons ? » Une riveraine s’inquiète. Si elle habite à deux kilomètres, elle voit encore la poussière entrer dans sa maison les jours de pluie ou en fonction du vent.
Un petit homme gris prend le micro : « Depuis l’arrivée de la Fonderie NDC on a des problèmes ! Les dégâts à l’usine, lit-on sur sa maison. « Mes verrières ont rouillé alors qu’elles sont en plastique, non ce n’est pas normal ! » s’est-il exaspéré. La nuit, quand je me lève pour aller travailler, les portes de la fonderie sont grandes ouvertes. On ne peut même pas ouvrir nos fenêtres l’été car on a peur que la pollution n’entre. L’extérieur est aussi , dit-il, souvent recouvert de détritus rouillés.
Au 45, rue de la Vacherie, Marie-Céleste et José observent avec consternation le sommet de l’usine qui dépasse des arbres au-dessus de leur parcelle. « On a essayé de construire un mur plus haut pour réduire le bruit mais rien n’y fait. D’habitude, José gare son camping-car blanc au milieu du jardin. « Il était taché de rouille, j’ai dû déménager. Devant ses voisins, il explique son quotidien. « Le pire, c’est le vendredi, quand ils dégazent l’usine. Le bruit, l’odeur… Une nuit, à 5 heures du matin, nous avons vu leurs vitres, elles étaient comme en feu. Nous avons eu peur . »
Porter plainte
Sylvie Laporte, secrétaire de l’association PRA, circule au milieu de l’assemblée. Prenez les coordonnées de ceux qui sont venus témoigner du harcèlement imputé à l’usine. « Nous essayons de rassembler autant de preuves que possible pour une action en justice. »
Car tel est le but de l’association ce jour-là : porter plainte contre l’entreprise. « Nous allons agir en deux temps, civil et pénal », explique Christian Laporte, co-président de l’association. « Nous vivons dans un pays où les normes existent et sont là pour être respectées. Nous ne sommes même pas contre les salariés. Sont-ils eux-mêmes bien protégés ?
Sauf que pour porter plainte comme prévu par l’association, nous avons besoin du soutien d’un maximum d’habitants. Ainsi, lors de la réunion publique, Christian Laporte énumère les possibilités. « N’importe qui peut proposer d’être co-requérant et donc de participer à la liste des acteurs. Vous pouvez aussi souscrire à une protection juridique, l’assurance prend alors en charge les frais. »
Une fois la réunion terminée, pas de candidat officiel. « Il faut que les gens soient sûrs de l’impact que peut avoir une telle action, ça prendra du temps », concède Sylvie Laporte. Certains ont néanmoins adhéré à l’association et proposé un chèque. Un investissement qui permettrait à l’association de payer une expertise judiciaire – jusqu’à 10 000 euros – pour tester officiellement la pollution générée par NDC Foundry. Le combat vient de commencer.