Qu’est-ce qui peut motiver une personne à se lancer du ciel avec un parachute sur le dos ? Comme on peut le voir dans ces reportages de nos archives, des journalistes de Radio-Canada se sont intéressés à cette affaire.
De tous les sports aériens, le parachutisme est le plus impressionnant, disait la journaliste Marie-José Turcotte à l’émission Reflets d’un pays du 2 septembre 1983. C’est le corps qui est en contact direct avec le ciel.
Le but recherché par les parachutistes est la chute libre, qui s’effectue depuis un avion à 3 000 mètres d’altitude. Un but un peu fou qui va à l’encontre des instincts humains, souligne le journaliste.
Pour bien comprendre les motivations derrière ce sport ou passe-temps aérien, elle visite le point de départ du parachutisme en Alberta : The Skydive Ranch.
La journaliste Marie-Josée Turcotte visite le Skydive Ranch en Alberta, haut lieu du parachutisme.
J’ai besoin de ce genre de drogue, de cette sensation, lui dit d’emblée un parachutiste expérimenté.
Le parachutisme est le sport parfait pour ceux qui sont toujours sur la lune, suggère un autre parachutiste. J’aime ça, ça me rapproche des oiseaux, dit-il.
La chute libre, tant appréciée des parachutistes, dure une cinquantaine de secondes. Les plus aguerris en profiteront pour faire quelques acrobaties avant d’utiliser leur parachute qui évite un contact trop brutal avec le sol.
Le parachutisme peut sembler être un sport casse-cou, mais il est en fait très sécuritaire, car il est bien encadré au Canada. Si de plus en plus de personnes s’adonnent à ce sport aérien, c’est parce que le taux d’accident est très faible, soutenait la journaliste Marie-José Turcotte au début des années 80.
Le journaliste Joël Le Bigot a appris le parachutisme à l’aéroport Sainte-Marie de Bellefeuille.
« Pourquoi faire du parachutisme alors qu’il est si facile de rester assis à la maison et de regarder les autres sauter à la télé ou dans des films ou simplement jouer au golf ? » »
Pour l’émission Invitation au loisirs du 19 septembre 1971, le journaliste Joël Le Bigot entreprend de s’initier au parachutisme devant les caméras.
A l’aéroport Sainte-Marie, à Bellefeuille, il existe un club de parachutisme auquel vous pouvez vous inscrire pour tenter un saut. Dans la même journée, il est possible de suivre une formation théorique et pratique qui dure trois heures, puis de monter dans un avion pour décoller du haut du ciel, a expliqué la réceptionniste à l’aéroport.
Vous devrez d’abord présenter un certificat médical attestant de votre bonne condition physique, devenir membre de l’Association canadienne de parachutisme, suivre une formation de base, puis payer les frais de location de l’équipement.
En 1971, il en coûtait 4 $ pour faire un saut et 2,50 $ pour louer les bottes, la combinaison et le parachute qui vous permettraient de décoller en toute sécurité.
Au sol, Joël Le Bigot apprend à plier son parachute, à sauter de l’avion, puis à atterrir. On doit répartir notre poids sur les deux pieds en les collant à la réception, explique son entraîneur Pierre Doucet.
Celui qu’on appelle aussi le sauteur accompagne le candidat parachutiste tout au long de sa première expérience. Il est là pour le calmer, le calmer et lui éviter de commettre des erreurs, notamment à la sortie de l’avion en se jetant trop vite, explique le journaliste.
Le candidat sauteur a toujours le sourire, il n’est pas encore très haut, a confié Joël Le Bigot en racontant les images de son saut en parachute. A ce stade, la question se pose : pourquoi sauter ? ajoute-t-il en se voyant sur le bord de la porte grande ouverte de ce petit avion.
« Et c’est le grand moment. C’est le grand éblouissement. Le parachute est ouvert et tout est fait. C’est le grand silence, la grande paix. Il n’y a pas de bruit. »
Pourquoi sauter ? Pour aller plus loin, tenter de surmonter quelque chose, remporter une victoire pour soi-même, le journaliste-parachutiste a pris fin en 1971.
Un reportage de Léon Laflamme sur les Championnats canadiens de chute libre en Alberta.
« Ce qui motive une personne à vouloir sauter volontairement d’un avion en parfait état avec seulement une corde et une toile attachée à son dos, seuls les sauteurs le savent. »
À l’émission du dimanche d’Hebdo, le 29 novembre 1981, le journaliste Léon Laflamme rencontre des Canadiens qui ont porté le parachutisme à un autre niveau.
Sur ce site en Alberta, 167 parachutistes de tout le pays âgés de 18 à 48 ans sont accueillis pour un événement au Canada. En équipes de quatre ou huit hommes et femmes, ils s’affrontent pour représenter le Canada aux Championnats du monde de chute libre, tenus en Floride à l’été 1982.
À une échelle compétitive, le parachutisme consiste à effectuer des formations tout en se tenant les mains et les pieds avant de déployer des parachutes. Chaque formation réussie vaut 1 point et l’équipe avec le plus de points gagne son chemin vers une compétition internationale. L’équipe nationale canadienne a remporté le précédent championnat du monde, ce qui motive les compétiteurs.
C’est le seul sport d’air et de vitesse où l’on maîtrise tout, souligne un participant à l’épreuve au Canada.
Vous devez imaginer que vous volez comme un oiseau. Le détail que nous voulons obtenir, montre un autre parachutiste amateur.
La chroniqueuse Michelle Labrèche-Larouche réalise son rêve de parachutisme avec Guillaume Lemay-Thivierge.
En fin de compte, d’autres personnes souhaitent faire l’expérience du parachutisme une fois dans leur vie pour réaliser un rêve ou un défi personnel.
C’est le cas de la chroniqueuse Michelle Labrèche-Larouche, alors âgée de 75 ans, qui a fait appel à Guillaume Lemay-Thivierge de l’école de parachutisme Voltige pour vivre cette aventure.
T’es raide de fou de vouloir vivre ça, lui a-t-il dit dès le début dans ce reportage diffusé dans l’émission Alors on en parle ! 18 septembre 2013.
J’ai eu l’impression d’être bercée, a confié Michelle Labrèche-Larouche à la fin de son saut en parachute effectué en compagnie de l’instructeur chevronné. Cela m’a ramené très, très loin en arrière. Je ne sais pas jusqu’où.