Six conseils pour un potager sain même en période de sécheresse

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Written By Sophie Ledont

Rédactrice passionnée qui a vécu dans plus de 25 pays toujours à la recherche de la dernière information.

Notre sol n’a jamais été aussi sec. Du moins pas depuis 1959 dans la région, selon Météo France. Les potagers souffrent. Depuis des mois, la région est soumise à des restrictions d’irrigation imposées par la réglementation sur la sécheresse. Les bassins du Var et des Alpes-Maritimes ont été mis en alerte sécheresse ou risque sécheresse.

Dans les zones d’alerte élevée, il est interdit d’arroser son potager entre 9 h et 19 h dans les zones d’alerte élevée, et à tout moment dans celles désignées comme sujettes à la sécheresse. L’interdiction est totale là où, dans les Alpes-Maritimes, se trouvent le bassin d’Antibes, la Roya, la Bévéra et les côtes de Menton, ainsi que l’Esteron et le pays d’Artuby.

Le rapport « met en péril l’alimentation parfois importante de nombreux citoyens » selon Alexandra Borchio Fontimp, sénatrice des Alpes-Maritimes. Dans un reportage du 2 août adressé au directeur, il demande que l’arrosage des potagers soit autorisé le matin et le soir. « Permettre à certains d’entre nous d’arroser leur potager entre 19h et 9h, c’est leur donner les moyens de ne pas gaspiller de nourriture, tout en préservant leur pouvoir d’achat qui a toujours été difficile », plaide-t-il.

Sans eau, pas de culture magique

Sans eau, pas de culture magique

Peut-on grandir sans eau ? C’est ce qu’affirmait récemment un maraîcher dans un reportage du Parisien en Île-de-France. Un petit miracle paradoxal a du mal à passer dans nos régions, où la pluviométrie est peu abondante, et la température trop élevée pour permettre de conserver l’humidité. Agriculture sans irrigation ? Leurre d’Olivier Puech, jardinier de l’Hérault, star de YouTube aux 367 000 abonnés à sa chaîne et qui reçoit depuis plusieurs mois des appels de jardiniers indépendants. « Tout est en train de mourir », lui disent certains. « L’eau est la clé de la reproduction », insiste Olivier Puech. Surtout pour les plantes fruitières non traitées.

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# 1. Le paillage, ou conserver l’humidité des sols

# 1. Le paillage, ou conserver l’humidité des sols

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Le vrai problème est dans le Sud où, selon le GIEC, on sait qu’il pleuvra moins en été et que les sécheresses augmenteront. Dans le Sud, il s’agit de rajouter de l’eau (très) faible pour garder son potager en forme. « L’enfer de la guerre », selon Olivier, qui propose quelques pistes pour s’en sortir.

#2. L’ombrage, une casquette sur ses légumes 

#2. L’ombrage, une casquette sur ses légumes 

Et si vous mettiez de la paille dans votre potager ? L’herbe répandue sur le sol réduira le ruissellement de l’eau et retiendra ainsi l’humidité dans le sol. L’eau reste pour le légume. Un aspect important des jardins potagers a été affecté par les restrictions d’eau. Le paillage peut se faire avec différents matériaux : copeaux de bois, matières organiques (fumier, fumier, feuilles, etc.), carton ou encore feuille de plastique.

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Selon Olivier Puech, « avec le paillage, on peut aller à 1 semaine d’indépendance au potager [sans arrosage, ndlr], car les légumes sont protégés du vent et du soleil ».

Si le paillage fonctionne, il ne va pas sans une deuxième « grande solution », selon Olivier : l’ombre.

Le moyen de prévenir la pollution des légumes au soleil.

« Un jardinier peut boire, s’il reste assis au soleil pendant de nombreuses heures, il aura chaud et un coup de soleil. C’est pareil avec nos légumes », explique le maraîcher héraultais.

Son objectif? Transformez votre potager à l’aide de plantes, une méthode qui rappelle la permaculture. Mais en attendant qu’elle pousse, Olivier utilise un roseau… Quelque chose qui atténue la lumière pour éviter qu’elle soit trop directe. Mettre un couvercle sur les légumes au passage.

#3. Fabriquer un « sol éponge »

#3. Fabriquer un "sol éponge"

La méthode la plus efficace selon Olivier. « Ceux qui s’en sortent le mieux cette année sont ceux qui ont mis de l’ombre sur leur potager », a-t-il dit.

Un petit conseil : n’enlevez pas trop les plants de tomates. En laissant les feuilles supérieures, les fruits restent protégés du soleil de l’après-midi.

Lorsque le sol est vivant, il absorbe beaucoup d’eau. Pour augmenter l’absorption, il est nécessaire d’ajouter le plus de matière organique possible. La matière organique est un être vivant : fumier, compost, herbe, restes de cuisine, déjections animales… Dès qu’il pleut, le sol se remplit de matière organique et monte. Et économisez de l’eau pour vos légumes.

« Je passe ma vie à nourrir ma terre », explique Olivier. Selon lui, un sol « spongieux » peut absorber de l’eau jusqu’à 10 fois par heure.

#4. Casser la croûte

Cependant, l’agriculture se fait pendant des années. Pour permettre une meilleure santé de votre potager lors de l’été sec suivant, dès l’automne, vous devez vous concentrer sur l’animation de votre sol.

#5. Economiser et stocker l’eau 

Alors vous savez quoi faire avant la prochaine tempête…

Votre sol est trop pauvre en matière organique ? En attendant qu’il se remplisse de vers, vous pouvez le payer. C’est-à-dire secouer la terre pour briser la coquille. Un sol meuble absorbe mieux l’eau. Encore une fois, il n’est pas nécessaire d’attendre une sécheresse pour le faire. Cette méthode fonctionne mieux pour ceux qui utilisent des engrais.

Si l’eau est disponible, son utilisation doit être maximisée et le gaspillage doit être complètement évité. Utilisez des collecteurs d’eau de pluie, qui se remplissent pendant les orages. Nul besoin d’outillage de dernière minute : mettez vos bassines et arrosoirs sous électricité.

#6. Bien choisir ses légumes 

Les systèmes d’irrigation goutte à goutte sont très efficaces pour ne pas gaspiller l’eau. En dehors des réglementations sur la sécheresse, Olivier recommande de continuer à arroser le matin et le soir. Car en pleine journée, sous le caniar, « à partir de 10 litres d’irrigation, 9 litres reviendront à l’air », explique-t-il.

Avec un arrosoir, visez les pattes des plantes, le plus près possible des racines.

La réussite d’un potager en période difficile dépend aussi principalement du choix des plantes. Les plants de tomates sont les plus performants. Leurs racines peuvent s’enfoncer jusqu’à 1 ou 2 mètres dans le sol. « Les candidats m’ont dit qu’ils avaient de longues racines de tomates », raconte Olivier Puech. Par conséquent, ils puisent facilement l’eau du sol. Les aubergines aussi, dont les racines descendent jusqu’à 40-50 centimètres.