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Sylvain Guintoli : « On ne défend pas le titre, on va attaquer à nouveau ! »

A un mois des 24 Heures du Mans, première manche du championnat du monde d’endurance, Sylvain Guintoli est passé de la Suzuki Moto GP – dont il est pilote d’essai – à la GSXR-1000, avec laquelle il a décroché le titre l’an dernier, avec Xavier Siméon et Gregg Black. Polyvalent et efficace, le pilote du SERT compare les deux univers et détaille son emploi du temps chargé entre séances d’essais, courses, ou son rôle de consultant pour la chaîne anglaise.

La première partie de notre entretien avec Sylvain Guintoli est à retrouver en cliquant ici

GP Inside : Quelle est la différence de conduite entre le Moto GP de Suzuki et l’endurance de la GSX-R ?

Sylvain Guintoli : « Les deux motos sont évidemment différentes et ne se comportent pas de la même manière, mais maintenant j’ai l’habitude de passer d’une moto à l’autre donc je me suis adapté rapidement. En fait, le pilotage est à peu près le même mais la moto ne dégage pas les mêmes sensations. La Suzuki Moto GP est un peu plus longue, plus rigide, les pneus sont différents et nous avons plus de puissance. Nous avons des freins carbone plus performants, et paradoxalement, nous avons moins d’électronique que les vélos d’endurance. »

« Le SERT Suzuki Yoshimura que nous utilisons en endurance est très performant, car c’est un vélo dérivé du Superbike que nous avons développé depuis 2017. En résumé, le vélo d’endurance roule un peu moins vite, les accélérations et les freins sont un peu moins puissants et a un peu plus de mouvement que Moto GP. Je me suis beaucoup amusé avec ces deux motos, mais rouler en Moto GP reste une expérience unique où il faut être très concentré. Lors des essais de Sepang en février, je n’ai pas roulé pendant deux mois et il a fallu quelques tours pour que ma vision se réhabitue à la vitesse. Le cerveau met un peu de temps à s’intégrer donc il doit freiner à plus de 300km/h, ce n’est pas intégré ! Si c’est un peu moins surprenant avec un vélo d’endurance, ça marche vraiment bien. »

Vous avez piloté l’essentiel de votre carrière en Grand Prix, aimez-vous l’endurance ?

S.G : « C’est une approche complètement différente. En endurance, les relais sont très longs, on roule presque une heure sans escale alors que le Grand Prix dure une quarantaine de minutes, et sur une course de 24 heures, il faut faire huit relais ! C’est vraiment très éprouvant, il faut être dur et vif. En fait, les courses de 24 heures sont la pire et la meilleure expérience que vous puissiez vivre à moto. Je n’avais pas connu une telle concentration depuis si longtemps, un tel épuisement physique et mental, c’est un vrai calvaire ! En revanche, quand tu gagnes et que tu partages cette joie avec toute l’équipe, c’est du bonheur avec une grande intensité. »

« En Moto GP, bien sûr, il y a des équipes, mais les victoires sont plus individuelles. Alors qu’en endurance c’était vraiment une victoire pour tout le monde, pilotes, mécaniciens mais aussi kinés, cuisiniers… Chaque membre a joué un rôle décisif et la victoire a été partagée dans les émotions que j’ai aimées. »

Vous défendrez donc votre titre en 2022…

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