Tourisme : il y a deux places françaises parmi les dix destinations…

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Written By Sophie Ledont

Rédactrice passionnée qui a vécu dans plus de 25 pays toujours à la recherche de la dernière information.

La société américaine de guides touristiques Fodor’s Travel a dressé la liste des 10 destinations qu’elle déconseille de visiter pour les vacances. Parmi celles-ci, les Calanques et les falaises d’Etretat.

Une mauvaise publicité dont le Parc National des Calanques et les falaises d’Etretat se seraient bien passés. Les deux sites français figurent dans le classement des 10 destinations à éviter selon la société américaine de guides touristiques Fodor’s Travel. Non pas parce que ces lieux ne valent pas la peine d’être visités, mais parce que le tourisme de masse met leur durabilité en danger. Pour Fodor’s Travel, ce classement est d’autant plus intéressant que 2022 a été marquée par un grand nombre de catastrophes climatiques, près de 30 selon la société américaine, qui évoque la mousson pakistanaise, des ouragans à Porto Rico et en Floride ou encore des vagues de chaleur et de sécheresse en L’Europe . .

« Pour tout ce qu’il peut faire pour soutenir les économies locales et connecter les cultures, le tourisme contribue de manière significative au changement climatique […] Alors que le changement climatique s’intensifie, les dégâts pourraient rendre les destinations populaires inhospitalières pour les voyageurs et provoquer l’effondrement de leurs économies. »

Fodor’s Travel déplore que les chiffres du tourisme soient revenus à leur niveau d’avant la pandémie depuis le printemps dernier et déplore une tendance à la hausse des voyages, qui contribuent déjà à hauteur de 8% aux émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le site Internet de l’entreprise classe ces 10 destinations en trois catégories : les sites culturels victimes de la surpopulation et de l’épuisement des ressources, les lieux directement touchés par les crises de l’eau et les sites naturels à recharger.

Une surfréquentation hautement dommageable

Les falaises d’Etretat et le parc national des Calanques figurent dans cette troisième catégorie qui comprend notamment des sites qui « ont été tellement endommagés que les offices de tourisme et les élus ont demandé aux voyageurs de ne pas les visiter le temps que la terre, l’air et la mer se rétablissent ».

Ces deux lieux naturels, emblématiques de la richesse des paysages de la France, sont les symptômes de l’érosion spectaculaire du littoral français « qui tient plus à une tempête de touristes qu’à la météo », avance Fodor’s Travel.

Le site internet de la société évoque, entre autres, deux conséquences du tourisme de masse sur la ville normande d’Etretat, qui a récemment connu une hausse de fréquentation après la diffusion de la série à succès « Lupin » sur Netflix. « L’année dernière, la station d’épuration de la ville a dû être fermée pour maintenance car elle ne pouvait pas accueillir trois fois plus de visiteurs que sa population habituelle. Plus inquiétant encore, les glissements de terrain sont fréquents en raison d’une trop grande circulation piétonnière. »

« On a besoin de tourisme, mais il faut trouver un équilibre. Ce sont les touristes eux-mêmes qui en profiteraient le plus. Beaucoup d’entre eux repartent furieux après avoir passé plusieurs heures en voiture sans pouvoir trouver de parking, de place pour se restaurer, ou. toilettes, parce qu’il n’y a pas assez d’infrastructures. Ce tourisme de masse ne satisfait personne », déclarait Jean-Baptiste Renié, conseiller municipal d’Étretat, sur France 24 l’été dernier.

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Du côté des Calanques, le parc national est touché depuis plusieurs années par la surpopulation et a décidé de mettre en place un système de réservation limité à 400 personnes pour se rendre sur ses plages qui pourraient attirer jusqu’à 3000 visiteurs par jour en été.

Dans cette catégorie, les deux places françaises se confondent avec le lac Tahoe de Californie, qui a été victime d’une grande vague migratoire pendant la pandémie, qui a apporté avec elle son lot de pollution à proximité du point d’eau. On retrouve également l’Antarctique, dont la région de la péninsule « a connu le réchauffement des températures le plus rapide et le déclin de la faune le plus important de l’histoire » en concentrant la présence de bateaux et d’avions. Ces convoyeurs produisent du noir de carbone qui accélère la fonte de la glace.

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Des dégâts aux quatre coins du monde

Parmi les lieux culturels, Venise est probablement la destination la plus connue avec un chiffre assez remarquable : chaque année, le ratio de visiteurs par habitant est de 370 pour 1. Cet afflux de touristes est particulièrement problématique pour la ville italienne menacée par le niveau de la mer. montée et qui a récemment interdit la présence de grands paquebots de croisière dans son centre historique.

La Cornouailles, à la pointe sud-ouest de l’Angleterre, souffre d’un manque d’infrastructures pour accueillir les vagues de touristes qui s’y pressent en haute saison.

Chaque année, Amsterdam accueille en son sein l’équivalent de la population néerlandaise, ce qui a conduit à la mise en place de plusieurs mesures pour que la capitale reste agréable à vivre.

Enfin, la Thaïlande a décidé d’amorcer une transition du tourisme de masse (40 millions de visiteurs tout au long de l’année en 2019) vers des « voyageurs avertis » selon les termes du ministre du tourisme pour poursuivre la préservation de ses joyaux naturels rendue possible par les fermetures liées à la pandémie.

Enfin, la dernière catégorie renvoie aux destinations sous la menace d’un stress hydrique sévère, situation favorisée par le tourisme de masse. L’île de Maui, qui fait partie de l’archipel hawaïen, est touchée par une situation de profonde inégalité dans l’utilisation de l’eau douce, particulièrement limitée pour la population locale au profit des complexes touristiques.

Au cours de l’été dernier, les deux tiers du continent européen ont été victimes d’une sécheresse marquée par les bas niveaux de plusieurs fleuves comme le Rhin ou le Danube, sur lesquels des croisières fluviales sont organisées. La situation est également critique dans l’Ouest américain où le lac Mead, situé sur le fleuve Colorado qui est une zone touristique très prisée, vient de passer en situation de niveau 2 et se rapproche rapidement du statut de « bassin mort ». « . Plus d’un million d’habitants des États de Californie, d’Arizona et du Nevada seront bientôt touchés par l’eau ou même une coupure d’électricité, le lac permettant au barrage Hoover de produire de l’énergie.