Le 17 octobre, un homme a poignardé un dentiste et son aide à Tours. Cette violente attaque provoque la colère de la profession qui tire la sonnette d’alarme.
Un drame qui choque les dentistes. En début d’après-midi du 17 octobre, à Tours, dans le quartier des Fontaines, un homme de 41 ans fait irruption dans un cabinet de dentiste, armé d’un couteau à lame de 30 cm et d’un marteau. L’objet de sa colère : le protège-doigts de l’embout buccal du panorama, que l’agresseur aurait pris pour un préservatif lors de sa dernière consultation. Il a causé une douzaine de coups de couteau au praticien de 58 ans. Son assistant de 52 ans, qui tente d’intervenir, est touché à trois reprises. Le récit de l’attaque devant caméra pour France 3 Centre-Val de Loire est glaçant : « Je lui ai dit : ‘Arrête, tu me tues, j’ai des enfants.’ Et il m’a répondu : « Oui, je veux te tuer. Tu m’as tué, tu as mis un préservatif dans ma bouche.
L’homme a finalement été « maîtrisé par plusieurs personnes dans le cabinet médical » (le cabinet est tenu par deux dentistes) puis placé en garde à vue à 14h05 pour tentative de meurtre avec préméditation, selon le procureur de Tours Grégoire Dulin. Après un examen médical, « son état de santé n’est pas compatible avec une mesure de garde à vue ». Le suspect, jusqu’alors inconnu des services de police et de la justice, a été placé dans un établissement psychiatrique. L’enquête a été confiée au service de sûreté de la Direction de la sûreté publique d’Indre-et-Loire (DDSP).
Au lendemain de l’attentat, les victimes grièvement blessées étaient hors de danger mais restaient profondément choquées par l’attentat, révèle France Bleu Touraine, qui recueille les témoignages du quartier terrifié. Vous ne pourrez pas reprendre le cabinet avant plusieurs semaines (incapacité de travail de trois mois pour le thérapeute, 45 jours pour l’assistante).
La profession tire la sonnette d’alarme
Sans surprise, cette lourde attaque a également ému la profession, qui a rapidement réagi. Dans un communiqué du 18 octobre, le Conseil national de l’Ordre des dentistes a exprimé son soutien au dentiste et à son assistante. Elle « rappelle que les conseils départementaux et leurs conseillers « violences » mettent à disposition des pratiquants agressés des outils d’accompagnement mais aussi des outils de prévention pour limiter les risques ».
Les violences verbales et physiques contre les pratiquants d’Indre-et-Loire ont augmenté ces dernières années, craignent les pratiquants. « Un cabinet dentaire et son personnel ne peuvent pas être effrayés et tourmentés par une agression », a déclaré Olivier Landais, président du Conseil départemental de l’Ordre. Cette violence est devenue une réalité qu’il ne faut pas banaliser. «
Le président de l’Association d’odontologie Indre-et-Loire-Jean, Pierre Gallet, s’inquiète des conséquences de ce drame. « Nous sommes déjà dans un désert démographique, une attaque comme celle-ci signifie que je ne pense pas que les praticiens vont s’installer dans ces zones qui ont un grand besoin de personnel de santé », explique-t-il à France Bleu Touraine. Actuellement, selon lui, 80 % des promotions sont des femmes. Alors, « S’il n’y a pas de sécurité, comment allons-nous attirer de futurs pratiquants ? Doit-on considérer que les pratiques futures ne seront que de grands centres de santé avec vidéosurveillance ou vigiles ? Ce ne sont pas des conditions idéales d’empathie entre soignant et patient », s’interroge le praticien.
Les solutions envisagées par l’Ordre pour mettre fin à ces violences comprennent l’installation de boutons d’urgence et même de caméras de vidéosurveillance. La discussion avec le gouvernement est en cours…