Tunisie – Tourisme : Tozeur ouvre son ciel au saut en parachute, civil

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Désormais à Tozeur, les touristes amateurs de saut en parachute civil pourront « toucher le ciel » comme le souhaite le slogan du festival SKYS. Pas de doute, ce produit touristique vole haut !

Du 23 octobre au 27 novembre, pendant 40 jours, nous verrons « en bas d’en haut »* dans la capitale du Chott Jerid. L’oasis de la palmeraie, terre d’élection des sports extrêmes, comme le rallye des dunes, ajoutera une nouvelle corde à son arc, et cela se fera dans le ciel, grâce au lancement civil du saut en parachute.

Le Skys Festival, dédié à l’événement, a choisi Tozeur comme « zone de largage », c’est-à-dire lieu de largage pour son baptême du feu. Tout parle en faveur de cette pépite hospitalière du désert tunisien. Il y a d’abord l’originalité du site. Mais aussi la notoriété de la destination avec ses TO, raison suprême, la météo. C’est le moment le plus rentable pour le parachutisme à cette époque de l’année.

Le relanceur de ce festival, unique en son genre pour le tourisme national, doit être rappelé, donné le mercredi 20 octobre 2021. Hédi Abada, parachutisme médaillé, promoteur du projet Espace Ciels, a senti ses ailes grandir devant le étage des journalistes. Il était accompagné de Slim Ben Jaballah, président de la CNTT (Chambre nationale des transports touristiques), avec le même enthousiasme. Tout comme Mohamed Chouikha, directeur à la STB, parrain PREMIUM du projet. Enfin, Karim Jatlaoui, directeur des relations publiques à l’ONTT, dont le bureau prendra en charge la promotion internationale du festival. Et pour la découverte, c’est un, pour tous les présents.

Sautez par-dessus la barrière de la peur

Aie! Quel voyage. Tozeur pourra vibrer à la fréquence du saut en parachute. Tous les jours de 9h au coucher du soleil, les sauteurs se succéderont pour des épreuves en ronde ou en tandem avec des moniteurs plus un caméraman qui enregistrera l’opération.

Le trajet se décompose ainsi : environ une minute en chute libre, puis huit minutes en vitesse de croisière après l’ouverture du parachute. Alors tiens bon.

Le festival est encadré par 150 parachutistes expérimentés et 30 techniciens moniteurs. Une initiation soignée sera faite au sol pour les candidats afin de les familiariser avec les bons gestes à opérer et aussi de les déstresser.

Hédi Abada, avec une forte persuasion, insiste sur ce contact pour se débarrasser de la sensation de panique avant de sauter. Il garantit que chaque mouvement, chaque séquence est d’une précision très sûre et religieuse. Cela va du pliage de la toile du parachute – exécuté avec une minutie monastique – aux différentes séquences de contrôle avant le largage et pendant le saut.

Il est à noter que tous les sauts amateurs se feront en tandem avec un instructeur. Sensations fortes garanties, sécurité assurée jusque dans les moindres détails.

Diplômé, médaillé et virtuose du saut en parachute, Hédi Abada a étudié à l’école canadienne de voltige, l’une des plus prestigieuses au monde. Voltige se joint au défi de son sport de randonnée. Sauter dans les airs est une opération amusante, qui vous fera vous sentir bien et en toute sécurité. Revenez et dominez votre peur, d’en haut. Le parachutisme a un risque minimal de 1 chance sur 3 milliards d’accident. Toi, a plaisanté Hédi Abada, c’est plus courant de se blesser en jouant au foot que de traîner dans les airs. Lancez-vous dans l’aventure. Et nous sommes tentés de le suivre, car son parcours de porteur de projet est une démonstration de courage.

Allez vendre de tels projets casse-cou à des investisseurs ! Heureusement qu’il y a STB ! Elle-même a ravivé ses ardeurs juvéniles en finançant la région Skys.

À Lire  (Mise à jour) Un saut en parachute qui se termine par un accident

Une visite touristique divertissante

Sur le site, on ne se contentera pas de s’abandonner à l’air et de se souhaiter bon vent. Il y a un programme d’animations le soir. Ajoutez à cela que la dépose au bivouac voisin de Ksar Ghilene, introduite par Riadh Mnif, est proposée dans une bonne formule. Il propose un séjour ultra dépaysant avec des soirées astronomiques et une évasion garantie.

Le retour se fait par le chemin sablonneux en 4×4 avec des sensations irrésistibles. Ce même souci de divertissement peut être adapté selon les régions, car Skys se veut un festival de voyages et compte se déplacer dans les plus belles zones touristiques du pays dont notamment Tabarka et Djerba. Car la composante météo est déterminante pour ce sport. Ce festival peut être déplacé d’une région à l’autre tout au long de l’année.

Peu de détails sur le prix sont divulgués. Le saut à sec facturé 1 395 dinars tunisiens. Ce sera le coût le moins cher au monde. Et d’autres services seront facturés, en plus de cela. Naturellement le produit sera distribué par les TO. Le créneau visé est de trois millions de licences dans le monde. Numériquement, c’est modeste. Cependant, il produit un écho avec des répercussions planétaires.

Skys est un projet intimidant par nature et temps à lancer. Imaginez que le tourisme tunisien soit de retour dans le jeu pour afficher sa victoire contre le Covid-19. Et le voilà qui a proposé, avec brio, un projet de changement de notre label « destination balnéaire ». Sans aucun doute, grâce à cette initiative marquante, nous avons créé un événement. Le pays aura la primeur sur ce projet dans la région du Centre.

Hédi Abada rejoint le club d’élite du tourisme tunisien peuplé d’individus d’exception, tels que Mohsen Fourati, M’Hamed Driss, Raouf El Kateb et Mongi Loukil. Cependant, il a été critiqué pour ne faire que de l’hôtellerie. Puis dans les années 1970, Lotfi Ben Hassine fait son apparition et propose le festival de Jazz à Tabarka avec son slogan magique « Ne sois pas stupide ».

Grâce à Skys, et au même slogan fulgurant « Touch the sky », on avance dans l’ambiance immatérielle qui doit convenir au produit touristique. Félicitations à Hédi Abada et ses amis qui l’ont soutenu dans son idée, notamment S. Ben Ayed et S. Medhioub. Il en va de même pour les personnes qui ont contribué à faire du projet une réalité. Nul doute que Skys contribuera à relancer le tourisme dans la région, d’autant plus que la desserte aérienne de Tozeur, via Tunisair, a été réactivée. Bonne chance.

Le comité du projet a proposé d’honorer le brave pilote de notre armée de l’air dont l’hélicoptère s’est écrasé dans la région de Gabès au début du mois. On peut également recommander d’avoir une pensée pour Bouraoui Ben Ali, éminent aviateur chez Tunisair et auteur d’un magnifique livre sur l’histoire de l’aviation intitulé « Les ailes des hommes ».

On peut aussi citer un peu Roland Garros qui fut le premier aviateur à traverser la Méditerranée en avion en provenance de Fréjus (Côte d’Azur) et qui atterrit à Bizerte en 1913.

Bon vent à Skys, et nous vous rappelons que le pays est friand de projets audacieux initiés par des jeunes imaginatifs et battants qui ont finalement triomphé de tous les obstacles et réussi à redorer l’image nationale.

*Paroles de la chanson par Jacques Dutronc, hôtesse de l’air.