Une association d’étudiants internationaux de l’Université Concordia veut « se détacher » du régime d’assurance de l’établissement d’enseignement, qui lui coûte près de 1 400 $ annuellement, le plus élevé au Canada. Elle estime qu’elle pourrait économiser plusieurs millions si elle se tournait vers le marché privé.
« Actuellement, nous payons 1 344 $ par an pour notre assurance. C’est le nombre le plus élevé du pays. Avec une entreprise privée, nous estimons que nous pourrions aller jusqu’à 1 096 $ par année », résume Bhanu Kiran, un étudiant international qui est également président de l’Association des étudiants diplômés (GSA) de l’Université.
Avec ses pairs, il estime que la société pourrait ainsi économiser jusqu’à 4 millions sur deux ans, si l’on considère les surplus produits par l’université chaque année. « Concrètement, ce que nous demandons, c’est simplement d’avoir la liberté de choisir notre régime d’assurance. Il y a des offres intéressantes et nous méritons d’avoir accès à ces options », a insisté M. Kiran, qui représente près de 8 000 membres, dont environ 5 000 étudiants internationaux.
Son association déplore toutefois l’attitude de la direction de l’Université Concordia qui, selon lui, n’est pas très « ouverte » pour discuter de cette question. « C’est assez frustrant parce que souvent on ne sent pas qu’il y a une volonté. Ils ont l’habitude de reporter les réunions ou même de les annuler », a insisté le président de la GSA.
L’association dit avoir « essayé pendant des années de résoudre le problème », mais dit avoir fait face à un licenciement de l’université, qui ne souhaiterait pas voir des étudiants quitter leur mutuelle. Au cours des dernières semaines, la GSA a également embauché un avocat, Me Félix-Antoine Michaud, pour étudier les options juridiques qui s’offrent à lui.
« Au Québec, il y a une spécialité qu’on ne retrouve pas partout au Canada. C’est la loi 32. Et cette loi donne aux associations un rôle unique de représentation des étudiants, ainsi que des pouvoirs accrus. C’est ce qui leur permet de dire à la direction : le plan d’assurance, on va le gérer », résume Me Michaud.
Il affirme avoir le mandat de « prendre toutes les mesures nécessaires » pour faire valoir les droits de ses clients devant les tribunaux, mais note que « nous n’en sommes pas encore là ». « Ce que nous demandons à l’Université en ce moment, c’est de ne pas utiliser les surplus, qui se calculent en millions. Cet argent appartient de facto aux étudiants », a insisté l’avocat, entre autres spécialisé dans les relations de travail.
1344 $
Un montant facturé annuellement aux étudiants de l’Association des étudiants diplômés de l’Université Concordia pour le régime d’assurance de l’établissement