Universités : ce qui change « Mon Master », la nouvelle plateforme…

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Written By Sophie Ledont

Rédactrice passionnée qui a vécu dans plus de 25 pays toujours à la recherche de la dernière information.

Désormais, les étudiants devront passer par cette plateforme unique pour créer leurs préférences et s’inscrire en master.

Un lieu national et unique pour s’inscrire en master. Baptisée « Mon Master », cette nouvelle application – sur le même modèle que Parcoursup pour les lycéens entrant dans l’enseignement supérieur – ouvre ce mercredi.

Heureusement, la plateforme My Master propose aux titulaires ou futurs titulaires d’une licence ou de tout autre diplôme permettant d’accéder à une formation de master de demander une offre, de créer leurs besoins – à partir du 22 mars et jusqu’au 18 avril – de créer leur dossier de candidature mais aussi de recevoir réponses d’acceptation. – à partir du 23 juin.

Environ 185 000 places en première année de licence nationale sont proposées, indique le ministère de l’Enseignement supérieur à BFMTV.com, dans environ 3 500 masters différents. « Pour rappel, le nombre d’élèves en licence 3 en France est inférieur à 165 000 », explique-t-il.

Sur la plateforme, le moteur de recherche propose d’identifier les formations selon différents critères : rapport, cours, installation, domaine ou licence obtenue. Chaque formation fait l’objet d’un document de présentation : éligibilité, frais d’inscription, attentes, modalités générales d’évaluation des candidatures, niveau d’insertion professionnelle ou de contact avec une personne en situation de handicap.

« Une vision nationale de l’offre »

Monmaster.gouv.fr remplace ainsi le portail findmonmaster.gouv.fr, créé en 2017. Mais ce dernier ne recensait que les diplômes, sans possibilité d’inscription et sans système de répartition d’espace.

Les étudiants devaient alors se rendre individuellement dans les universités, en ajoutant parfois des formulaires. Cela provoquait parfois des couacs : il n’était pas rare que des étudiants ayant validé leurs trois années de licence n’obtiennent pas de master.

Avec ce nouveau système, qui « permet la vision nationale de la bourse », le ministère espère réduire le nombre d’étudiants sans déclaration. Si l’étudiant n’obtenait pas de master dans son académie, « il serait invité à étudier là où des places sont toujours libres ». Et en dernier recours, il pourrait décrocher un diplôme pour prouver son droit aux études.

Un calendrier unique, pour simplifier les démarches : l’objectif du ministère est « d’améliorer l’attribution des espaces, d’améliorer le processus et de permettre une meilleure visibilité des places vacantes au sein des universités », explique le site Service Public.

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Pas d’algorithme

Cela ne satisfait pas Imane Ouelhadj, présidente de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF). « Le problème, c’est qu’on ne sait pas quelle sauce on va manger », s’inquiète-t-il auprès de BFMTV.com. Il critique l’invisibilité de la plateforme.

L’inquiétude que Guillaume Gellé, président des universités françaises, qui réunit les dirigeants des universités et lycées, balaie. « L’ensemble du processus de gestion et d’évaluation des candidatures reste proche des années précédentes », a-t-il déclaré à BFMTV.com.

Le service garantit également que la plateforme n’utilise pas d’algorithme ou de « décision de prise en charge d’outils de formation ». Mon master « n’est rien de plus qu’une plateforme qui facilite la mise en relation entre les candidats et l’offre d’un master ». Mais Guillaume Gellé rappelle que : « les maîtres continuent à s’enseigner ». Les candidatures seront examinées entre le 24 avril et le 16 juin.

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Mais le représentant étudiant a toujours peur de la « génération sacrifiée ». « On nous dit que c’est une année d’essai, qu’il y aura du changement l’année prochaine. Mais pour les étudiants qui doivent choisir leur diplôme, c’est difficile à entendre. »

Jusqu’à 30 vœux

En effet, les électeurs pourront créer des voeux « à partir d’un fichier commun », a expliqué le ministère. Soit au total 15 masters en présentiel et 15 masters en alternance.

Sur la plateforme, les options ne seront pas priorisées « afin que les étudiants ne s’auto-évaluent pas et restent maîtres tout au long du processus d’admission », a ajouté le ministère. Une trentaine le souhaitent, sachant que le maître est égal à un souhait et qu’il n’y a pas de possibilité de petit serment, contrairement à Parcoursup.

Moins, pense Imane Ouelhadj, de l’Unef. « La plateforme fixe le nombre de candidatures. Or, aujourd’hui, les étudiants en font parfois une dizaine pour être sûrs d’être transférés dans un autre lieu. »

Il craint que les étudiants ne soient contraints de privilégier la sécurité par rapport à leurs aspirations. « En prenant des décisions fortes, ils se retrouveront à accepter une demande de maître qui ne correspond pas à leurs attentes. »

La possibilité du « oui provisoire »

Évidemment, à partir du 23 juin, les étudiants sauront si leur candidature a été acceptée, rejetée ou en liste d’attente. Puisqu’ils ne pourront recevoir qu’une seule réponse à la fois, les places rejetées seront libérées et redistribuées en liste d’attente – sur un modèle similaire à Parcoursup.

Le service indique à BFMTV.com que les demandes reçues les 23 et 24 juin, le candidat doit répondre avant le 26 juin à 23h59. Ensuite, les réponses seront données le lendemain, toujours avant 23h59.

En attendant, il est possible de répondre « prochainement oui » si le candidat attend un autre vœu. « Si un nouveau désir lui est demandé, il doit décider ce qu’il choisit de garder ‘temporairement’ ou pour de vrai. » Mais le 21 juillet, à l’issue du processus, le « oui provisoire » deviendra le « vrai oui », entraînant l’élimination de certains candidats.

Le nouveau lauréat est Guillaume Gellé, également président de l’Université de Reims-Champagne-Ardenne. « Chaque année, les lieux restaient vides », se souvient-il.

Du fait des dates d’évaluation des candidatures différentes selon les universités, le candidat peut ainsi réserver sa place dans plusieurs masters en attendant que celui qui l’intéresse le plus réponde. Et si cette réponse tarde, les zones qu’il avait couvertes plus tôt ne sont pas concernées.

Mais pour Imane Ouelhadj, de l’Unef, la plateforme fait la différence. Pour lui, le vrai problème, c’est le manque de places dans les masters. « Bien que la plateforme facilite les choses et que tout le monde sera très content de ne mettre qu’un seul dossier au lieu de 45, ce sont les méthodes qui devraient être mises sur la table. »