Après un été 2021 tendu en Lot-et-Garonne, notamment avec la fermeture de l’ambulance à Nérac, le dispositif réglementaire du 15 a fait ses preuves cet été. dr. Laurent Maillard explique comment la crise a été prédite.
« Le système a résisté grâce aux choix faits avec les acteurs hospitaliers ». Le 30 septembre, lors de la conférence scolaire du préfet du Lot-et-Garonne Jean-Noël Chavanne, le directeur de département de l’Agence régionale de santé (ARS) Joris Jonon a souligné que les services d’urgence n’ont pas craqué cet été. Le constat ressemble plus à un soulagement qu’à un cri de victoire.
Baisse de l’activité
Dix jours plus tard, dans un bureau situé à proximité du centre départemental de traitement et de régulation des appels d’urgence installé dans les locaux du Service d’incendie et de secours du département du Lot-et-Garonne (SDIS 47) à Foulayronnes, le Dr. Laurent Maillard écoute avec bienveillance le reportage livré par Joris Jonon. Responsable du Sama et des Urgences à Agen, le Dr Maillard a été l’un des grands artisans de la nouvelle organisation qui a répondu aux tensions liées à la démographie médicale. Il n’a jamais hésité à bouleverser l’ordre établi.
Faire absolument le 15 avant de se rendre aux urgences
Il rappelle qu’à l’été 2021 il y a eu un « cataclysme » avec la perte de tous les praticiens hospitaliers à l’hôpital de Marmande et un problème avec le personnel médical. Smur de Nérac était partiellement fermé en juin et juillet, et complètement en août. « On a été obligés de réguler avec une demi-équipe à Marmande tout le mois d’août ».
Détecter dès le domicile du patient
Cette année, Nérac a été fermé pendant trois semaines « et tout le reste du temps nous avons travaillé comme d’habitude – précise-t-il entre guillemets ». La mise en place du règlement par page 15 dans la zone d’accueil des ambulances a porté ses fruits.
Un modèle reconductible dans d’autres départements ?
S’appuyant sur une analyse approfondie de la situation, le Dr Maillard explique que l’annonce même du règlement à l’entrée des urgences a affecté la population du Lot-et-Garonne puisqu’une baisse d’activité de 6 % a été enregistrée. De 18h00 à minuit cette baisse d’activité s’est élevée à 33%, de minuit à 6h00 pas loin de 25%, et de 6h00 à 8h00 environ 50%. Dans le même temps, note le médecin du Service médical d’urgence, l’activité des Smur, c’est-à-dire des ambulances, a augmenté de près de 25 %. « L’objectif a toujours été de faire de notre mieux pour les patients et les équipes avec les ressources qu’il nous reste ».