Jusque-là, bien que toujours surchargées, les urgences de la bastide étaient conflictuelles. Pour fonctionner, le service a besoin de 16 médecins. Dans ses rangs, il compte sept titulaires. « Les autres sont des remplaçants. Souvent des habitués qui aiment travailler dans un établissement moderne, les équipes et l’environnement. Mais un grain de sable suffirait à attraper la machine. La progression « explosive » des cas de Covid, par exemple.
Les « urgences vraies »
Depuis des mois, à travers une campagne d’affichage, l’Agence régionale de santé (ARS) incite les usagers à contacter 15 personnes avant de se rendre aux urgences. Ce sera bientôt une réalité. Celui d’une réglementation attendue des professionnels et préconisée dans son rapport éclair par le médecin urgentiste de Metz, François Braun, le nouveau ministre de la Santé du gouvernement Borne 2. « Nous préparons le dispositif pour restreindre l’accès aux urgences, indique Bruno Chauvin. Il ne s’agit pas de réduire l’accès, mais de le limiter aux vraies urgences, qui attendent souvent trop longtemps au milieu de personnes mécontentes qui pourraient être prises en charge par des médecins de ville. »
Le mardi 5 juillet, le service a reçu 125 personnes. Un triste record entraînant une situation intenable et des brancards dans toutes les allées. Selon le directeur du PSV, la question n’est plus de savoir comment l’appareil va fonctionner. Mais quand. Parce que presque tout est prêt.
Bientôt, seuls les régulateurs du 15e orienteront les patients qui sollicitent les urgences. Que ce soit derrière la porte vitrée de l’immeuble ou en composant le numéro avant d’emménager. « La régulation est un métier à part entière, insiste le Dr Christine Barthou, cheffe de service des urgences. Pour une piqûre de guêpe qui gonfle, par exemple. Rassurer les gens peut avoir le même avantage que d’attendre quatre heures ou plus ici… » Et d’insister : « Le processus qui sera mis en place vise à sauver les secours. Certains, à certains endroits, sont obligés de fermer des horaires ! »
Trois niveaux de réponse
Concrètement, les « vraies » urgences, telles que définies par le 15, auront toujours accès au service. Pour les autres, deux scénarios se présentent. Dans l’ancien centre de vaccination pour le Covid-19, un poste de garde médical a été installé dans lequel les médecins de la ville se relaient pour travailler les week-ends et les jours fériés. Les patients y auront accès par une porte dédiée non loin des urgences.
« Il y a un autre niveau de réponse, explique le médecin Emmanuel Elvis Mongo, médecin urgentiste et président de la Commission médicale d’établissement du PSV (CME). C’est SAS. Concrètement, les médecins généralistes réservent des espaces de consultation aux patients qui seront référés d’ici le 15. » La bobologie et certaines pathologies ne sont parfois pas urgentes. « Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un désert médical », note le Dr. Mongo. Même si les gens comprennent les difficultés des urgences, ils ressentent, lorsqu’ils sont laissés sans réponse par des problèmes aussi anodins qu’ils soient, le besoin d’un médecin pour les voir. Dans le futur dispositif, qu’ils aient ou non un médecin traitant n’y changera rien.