Wall Street a chuté lundi, avec le S&P 500 en baisse de 0,85% à 4.035 points, le Dow Jones de 0,20% à 33.911 points et le Nasdaq de 1,7% à 11.424 points. Le baril de pétrole WTI a perdu 1 % à 78,9 $. L’once d’or se stabilise à 1 926 $. L’indice du dollar a grimpé de 0,1% contre un panier de devises. Les opérateurs redoublent de prudence avant la réunion de la Fed et les comptes trimestriels des géants de la tech, notamment 3A, Amazon, Alphabet et Apple, qui sont publiés jeudi soir. Parmi les grands stratèges de la place, JP Morgan et Morgan Stanley viennent de mettre en garde à court terme, peu convaincus par le récent rallye boursier alors que la politique monétaire devrait rester restrictive.
La décision de mercredi du FOMC, le comité de politique monétaire de la Fed, devrait être le point culminant d’une semaine macroéconomique chargée. Les marchés s’attendent à ce que la Fed ralentisse son taux de resserrement à 25 points de base, portant le taux des fonds fédéraux entre 4,50 % et 4,75 %. Cette hypothèse reçoit l’écrasante majorité des « votes » des économistes, alors que l’outil FedWatch du CME Group lui donne une probabilité de 98%.
Les attentes des experts ont mis en évidence les attentes d’une décision unanime et n’ont signalé que des changements mineurs à l’énoncé de politique. Par conséquent, la déclaration de la Fed devrait réitérer de nouvelles indications selon lesquelles « de nouvelles augmentations » du taux des Fed Funds seraient appropriées. La conférence de presse de Jerome Powell pourrait s’avérer relativement anti-guerre. Le président de la Fed a récemment indiqué que malgré le ralentissement du rythme de resserrement, la Fed a encore du travail à faire sur l’inflation, en particulier avec un marché du travail toujours tendu. Powell devrait également réaffirmer sa position prudente sur la perspective d’un nouvel assouplissement, alors que les marchés s’attendent à un pivot dès le second semestre. Ainsi, le patron de la banque centrale américaine pourrait confirmer ses propos de la réunion de décembre selon lesquels la politique monétaire devrait rester resserrée « pendant un certain temps ». De plus, Powell peut noter que les points SEP (Summary of Economic Projections) pour décembre restent valables malgré le passage du récit de la désinflation…
La déclaration monétaire de la Fed sera publiée mercredi soir à 20h00, tandis que la conférence de presse de Powell se tiendra à 20h30. Le lendemain, les investisseurs suivront les annonces monétaires de la Banque d’Angleterre et de la BCE. La BCE est très probablement prête à relever les taux d’intérêt de 50 points de base et à maintenir un message belliciste. Le consensus est également en faveur d’une augmentation de 50 points de base de la part de la BoE, bien que les économistes soient divisés sur l’ampleur du mouvement au milieu du ralentissement économique.
La semaine sera donc très active à Wall Street, avec bien sûr la réunion de la Fed, mais aussi de nombreuses statistiques, ainsi que les résultats de plusieurs grands noms technologiques en bourse. Lundi, l’indice de production régionale de la Fed de Dallas pour le mois de janvier 2023 s’établissait à -8,4, certes négatif et donc en territoire de contraction, mais au-dessus du consensus FactSet de -10. Un mois auparavant, l’indicateur était de -20 (données révisées).
Demain mardi, l’indice du coût du travail, l’indice S&P Case-Shiller des prix de l’immobilier et l’indicateur FHFA, le PMI manufacturier de Chicago, ainsi que l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board feront l’actualité – alors que la réunion monétaire de la Fed commence également.
Mercredi, les traders examineront le rapport ADP sur l’emploi privé, le PMI manufacturier final, l’ISM manufacturier, les dépenses de construction, le rapport JOLTS sur les ouvertures d’emplois, le rapport hebdomadaire sur les stocks de pétrole domestiques aux États-Unis et, bien sûr, la déclaration monétaire de la Fed suivie de la conférence de presse de Jerome Powell.
Jeudi, les marchés suivront l’enquête Challenger sur les annonces de licenciements, les demandes d’assurance-chômage, les données trimestrielles sur la productivité non agricole et les coûts unitaires de main-d’œuvre, ainsi que les commandes industrielles. Enfin, la semaine se termine en beauté vendredi avec le rapport mensuel sur l’emploi américain, le PMI composite final et l’ISM américain des services.
En termes de publications trimestrielles des entreprises, NXP Semiconductors, GE Healthcare, Canon, Principal Financial Group et Whirlpool annoncent leurs comptes aujourd’hui. Demain mardi, ExxonMobil, Pfizer, McDonald’s, UPS, Caterpillar, Amgen, AMD, Chubb, Stryker, Mondelez, Marathon Petroleum, General Motors, Sysco, Electronic Arts, Spotify, Snap, International Paper, Western Digital, Match Group ou jusqu’à et avec Moody’s, dévoilent leurs chiffres.
Mercredi, suivront Meta Platforms (ex-Facebook), Thermo Fisher Scientific, T-Mobile US, Altria, Boston Scientific, Humana, Waste Management, Metlife, McKesson, Johnson Controls, Allstate ou encore AmerisourceBergen.
Jeudi sera une journée particulièrement animée, avec les comptes Apple, Alphabet et Amazon après la bourse ! Eli Lilly, Merck, ConocoPhillips, Gen Digital, Bristol-Myers Squibb, Qualcomm, Honeywell, Starbucks, Gilead Sciences, Estée Lauder, Becton, Dickinson, Air Products & Produits chimiques, Illinois Tool Works, Intercontinental Exchange, Ford Motor, Ferrari, Sirius XM, Cognizant, Parker-Hannifin, Clorox, Cardinal Health, News Corp, Stanley Black & Decker, Harley-Davidson ou Ralph Lauren annonceront également mercredi.
GE HealthCare (+4%) a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal que les revenus avaient augmenté de 8% en glissement annuel pour atteindre 4,9 milliards de dollars, tandis que la croissance organique était de 13%. Le bénéfice net trimestriel a été de 554 millions de dollars, contre 564 millions de dollars l’année précédente. L’Ebit ajusté atteint 844 millions de dollars contre 827 millions un an plus tôt. Le bénéfice ajusté par action était de 1,31 $, comparativement à 1,36 $ pour la même période l’an dernier. Le flux de trésorerie disponible a plus que doublé d’une année sur l’autre pour atteindre 987 millions de dollars. GE HealthCare réaffirme ses guidances 2023 publiées en début de mois, avec une croissance organique attendue entre 5 et 7% pour une marge Ebit ajustée de 15 à 15,5%. Le BPA ajusté est attendu entre 3,6 $ et 3,75 $, contre 3,38 $ en 2022.
SoFi Technologies (+16% !) a bondi à Wall Street lundi, après que la société de services financiers numériques a publié des prévisions financières optimistes pour l’ensemble de l’année à venir. Le total des dépôts auprès de SoFi Bank a augmenté de 46 % sur une base séquentielle. Pour le premier trimestre, SoFi s’attend à un Ebitda ajusté de 40 à 45 millions de dollars, et pour l’année complète, la société s’attend à 260 à 280 millions de dollars. Le chiffre d’affaires GAAP du quatrième trimestre était de 457 millions de dollars, en hausse de 60 %, alors que le chiffre d’affaires de 2022 a augmenté de 58 % pour atteindre 443 millions de dollars. L’EBITDA ajusté au quatrième trimestre a atteint un record de 70 millions de dollars, soit 15 fois plus que l’année précédente. La perte nette GAAP de 40 millions de dollars au quatrième trimestre s’est améliorée de 64 % d’une année sur l’autre. L’ajout de nouveaux membres au quatrième trimestre a été de près de 480 000.
Alibaba (-5%), Nio (-6%), Bilibili (-10%), Pinduoduo (-7%) et d’autres actions chinoises cotées à Wall Street sont sous pression ce lundi. Mike McCaul, nouveau président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis, a en fait indiqué hier que le risque d’un conflit avec la Chine à propos de Taiwan était très élevé.
Goldman Sachs (+1%) pourrait quitter entièrement la Russie après y avoir restructuré ses actifs, selon Reuters, citant des informations du quotidien RBC, citant deux sources apparemment bien informées.
Amazon (-3%) mettra fin à la livraison gratuite pour les commandes d’épicerie de moins de 150 dollars aux États-Unis à partir du 28 février, selon Bloomberg. Dans un e-mail, les membres d’Amazon Prime indiquent que les frais de livraison d’Amazon Fresh seront de 9,95 $ pour les commandes de moins de 50 $, de 6,95 $ pour les commandes entre 50 $ et 100 $ et de 3,95 $ pour les commandes de 100 $ à 150 $.